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Une trêve entre les combattants est observée à Sanaa

Alors que de nouveaux affrontements étaient attendus vendredi, une trêve a été instaurée à Sanaa entre les partisans de l'influent chef tribal cheikh Sadek al-Ahmar et ceux du président Ali Abdallah Saleh. Les combats ont fait 68 morts depuis lundi.

AFP - Une trêve était en vigueur vendredi à Sanaa entre les forces du puissant chef tribal des Hached et les troupes du président Ali Abdallah Saleh qui ont subi une attaque tribale au nord-est de la capitale pendant laquelle un général et douze assaillants ont été tués.

"Une trêve est intervenue entre nous et les forces d'Ali Abdallah Saleh et une médiation est en cours", a déclaré cheikh Sadek al-Ahmar, qui assistait à Sanaa aux funérailles de 30 de ses hommes tués dans les combats.

"Si Saleh veut une révolution pacifique, nous y sommes prêts mais s'il veut la guerre, nous le combattrons", a-t-il toutefois averti.

Les combats autour de la résidence du chef tribal, dans le nord de la capitale, ont fait 68 morts en trois jours avant de baisser en intensité jeudi et de cesser vendredi.

Les funérailles ont été organisées Avenue Sittine lors de la manifestation hostile au régime du président Saleh, placé sous le slogan de "révolution pacifique", et qui a réuni des dizaines de milliers de personnes après la prière hebdomadaire du vendredi.

Les partisans de M. Saleh se sont eux rassemblés par milliers place Saabine après la prière et ont chanté des slogans favorables à son maintien au pouvoir.

Cette manifestation était organisée sous le slogan du "respect de l'ordre et de la loi". Elle a réuni moins de monde que d'habitude et M. Saleh n'a pas fait d'apparition devant ses partisans comme il a coutume de le faire.

A environ 75 km au nord-est de la capitale, un officier de la Garde républicaine a été tué ainsi que douze hommes armés de la tribu de Naham lors de l'attaque lancée par cette dernière contre un barrage militaire.

"Un officier commandant un camp proche du barrage a été tué et dix soldats ont été blessés", a indiqué une source tribale, ajoutant que douze des assaillants y ont laissé la vie.

Une source militaire a confirmé la mort du gradé, le général Ali Nasser Gatami, et évoqué un nombre non précisé de tués et de blessés parmi les militaires de la Garde républicaine.

Après avoir pris le contrôle pendant plusieurs heures de ce barrage situé dans la zone de Fardha, les assaillants ont quitté cette position et rouvert la route reliant la capitale à la ville de Marib.

Selon la source tribale, les barrages de la Garde républicaine étaient destinées à empêcher les membres des tribus de l'est de la capitale de rejoindre Sanaa pour y soutenir le puissant chef tribal des Hached, cheikh Sadek al-Ahmar, dont les hommes ont combattu au début de la semaine les forces fidèles au président Saleh.

C'est pour permettre aux tribus d'aller à Sanaa que l'attaque a été lancée, a explique cette source.

Le président Saleh est toujours sous pression internationale pour accepter un plan des monarchies du Golfe prévoyant son départ après 33 ans à la tête du Yémen. Ainsi, les pays du G8 l'ont pressé de "respecter ses engagements" en faveur d'une transition démocratique, selon un projet de déclaration finale du sommet de Deauville vendredi.

Le G8 a apporté son soutien aux efforts des monarchies du Golfe et à "un processus inclusif qui doit permettre des réformes politiques et sociales au Yémen et conduire à une transition pacifique et ordonnée".

De son côté, le Haut commissariat des Nations unies pour les droits de l'homme a dit craindre que les autorités yéménites ne plongent le pays "au bord de la guerre civile" en réprimant dans le sang des manifestations pacifiques.

La France a fait revenir le personnel non essentiel pour le fonctionnement de son ambassade à Sanaa, en raison des affrontements de plus en plus violents au Yémen, a indiqué le ministère français des Affaires étrangères.