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Le G8, qui réunit les huit pays les plus riches, se tient jusqu'au 27 mai à Deauville (France). L'Égypte, pays invité depuis une dizaine d'années, participera à ce sommet qui sera consacré, entre autres, aux révoltes arabes et au nucléaire.

AFP - Le club des pays les plus riches de la planète, le G8, réuni pour deux jours à Deauville, station balnéaire du nord-ouest de la France, devait tenter d'unifier des positions divergentes sur les révolutions arabes, de la Syrie à la Libye en passant par le Yémen.

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Deauville est transformée en un camp retranché

Lors de cette réunion annuelle à huis clos dans une petite ville en état de siège, les dirigeants des Etats-Unis, du Canada, Japon, de Russie, France, Grande-Bretagne, d'Allemagne et d'Italie confirmeront leur soutien aux Etats arabes qui se sont déjà débarrassés de dirigeants despotes au pouvoir depuis des décennies, au premier rang desquels la Tunisie et l'Egypte.

Au coeur d'une zone quadrillée par 12.200 policiers et délaissée par une bonne partie de ses habitants, s'étirant le long de la plage, les débats devaient commencer jeudi par un déjeuner consacré à l'économie mondiale et au renforcement de la sûreté nucléaire après la catastrophe de Fukushima.

Au lendemain d'une rencontre à Paris du gratin du web, Nicolas Sarkozy, Barack Obama et les autres chefs d'Etat et de gouvernement évoqueront ensuite l'internet. Vedette de l'e-G8, Mark Zuckerberg, jeune milliardaire de 27 ans, a jugé que son réseau social Facebook n'avait été "ni nécessaire, ni suffisant" aux révolutions, qui ont en premier lieu été "prises en main" par les peuples.

Objet d'appréciations différentes entre Occidentaux d'une part et Russie d'autre part, le printemps arabe devait être le plat de résistance des dirigeants du G8 lors de leur dîner jeudi.

Mettant en garde contre toute ingérence, Moscou s'oppose résolument à toute condamnation au Conseil de sécurité de l'ONU de la répression des manifestations en Syrie. Pour Paris et Washington au contraire, il est "nécessaire" que la communauté internationale prenne position. Un projet européen de résolution condamnant la "répression sanglante" en Syrie circule depuis mercredi à l'ONU.

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Nucléaire : l'après-Fukushima au programme du G8

La Libye devait aussi provoquer des tensions entre les membres du G8. L'intensification des bombardements voulue par Paris est vivement dénoncée par Moscou. La France se veut rassurante en évoquant une guerre limitée à "quelques mois" mais le président américain vient plutôt de parler d'un "processus lent, continu" qui, espère-t-il, finira par conduire à la chute de Mouammar Kadhafi.

La dégradation meurtrière ces derniers jours de la situation au Yémen, enjeu stratégique dans la région pour Washington, devait aussi être abordée à l'aune d'un "printemps arabe" loin d'être achevé et dont les conséquences pour le monde restent inconnues.

Occidentaux et Russie devraient s'entendre sur la nécessité d'aider l'Egypte et la Tunisie à surmonter les difficultés de leur transition vers la démocratie. Barack Obama et David Cameron (Grande-Bretagne) ont appelé à "un vaste programme de soutien politique et économique" à ces deux pays qui ont respectivement chiffré leurs besoins à 10 à 12 milliards de dollars jusqu'à la mi-2012 et à 25 milliards de dollars sur cinq ans.

Le sommet du G8 devait être élargi vendredi aux dirigeants égyptien et tunisien et également à trois présidents africains récemment élus, l'Ivoirien Alassane Ouattara, le Guinéen Alpha Condé, et le Nigérien Mahamadou Issoufou.

Deux autres sujets sensibles seront enfin abordés lors des séances plénières ou des multiples entretiens bilatéraux organisés dans des palaces de Deauville: les moyens de relancer le processus de paix israélo-palestinien et la succession à la direction du FMI après le scandale Dominique Strauss-Kahn. Paris et ses partenaires européens espèrent notamment des Etats-Unis un signal positif pour leur candidate, la ministre française des Finances Christine Lagarde.

Tags: G8, France, Diplomatie,