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Les grévistes bloquent l'unique dépôt pétrolier de l'île

Jeudi, au dix-huitième jour de la grève, l'accès à l'unique dépôt pétrolier de l'île, à Baie-Mahault, a été bloqué par des manifestants. Le secrétaire d'État Yves Jégo devait rencontrer les dirigeants de ce dépôt dans la journée.

AFP - L'accès à l'unique dépôt pétrolier de la Guadeloupe, situé dans la zone industrielle de Jarry, à Baie-Mahault (est de Basse-Terre), a été bloqué vendredi matin, au 18e jour de la grève générale paralysant l'île.

Le dépôt de la Société anonyme de la raffinerie des Antilles (SARA), dont le secrétaire d'Etat Yves Jégo devait rencontrer les dirigeants à 11H00 locales (16H00 heure de Paris), a été bloqué à partir de 07H00 par des manifestants.

M. Jégo doit débattre des modalités d'une éventuelle baisse du prix des carburants, après celle de 30 centimes intervenue en décembre après trois jours de blocages et manifestations.

Le comité LKP, qui organise la grève depuis le 20 janvier, revendique une nouvelle baisse de 20 centimes.

La SARA, dont Total possède plus de 50 % du capital, exerce un monopole de fait pour l'approvisionnement des Antilles en carburant.

L'accès aux stations-services demeurait également bloqué depuis jeudi par des barricades. "Elles resteront fermées le temps qu'il faut" a déclaré vendredi un dirigeant du syndicat des pompistes.

Les écoles sont aussi restées fermées, et l'activité portuaire demeure interrompue: les syndicats du port et ceux des dockers ont déposé jeudi leur propre cahier de revendications.

Par ailleurs, le patronat guadeloupéen a nettement durci le ton vendredi envers M. Jégo, au lendemain de l'ouverture des négociations quadripartites LKP-patronat-collectivités territoriales-Etat.

Le président de l'Ude-Medef, Willy Angèle, a estimé que "la Guadeloupe ne doit pas devenir un territoire d'hyper-consommation" et affirmé que les patrons étaient "beaucoup plus intéressés que (le secrétaire d'Etat) au développement de notre pays".

Les tensions entre Yves Jégo et les patrons semblent s'être exprimées lors de la première séance de négociations, selon le récit de plusieurs participants.

"Arrêtez votre théâtre, pensez aux entreprises" aurait lancé à M. Jégo un dirigeant pourtant réputé modéré, avait-on rapporté à l'AFP.

Selon M. Angèle, le Mouvement des entrepreneurs de Guadeloupe (MEG) "préconise l'ouverture de négociations salariales, dans les entreprises et les branches, sur la base de 2 % d'augmentation et la mise en place, dans les entreprises où c'est possible, d'une prime d'intéressement".