Le gouvernement tunisien envisage de saisir les Nations unies pour mettre un terme à la chute d'obus près de la ville de Dehiba. Les forces du colonel Kadhafi tentent de reprendre ce poste-frontière tenu par les insurgés.
AFP - Le gouvernement tunisien, haussant le ton vis-à-vis de Tripoli, a menacé mardi soir de saisir l'ONU après de nouvelles chutes d'obus libyens sur son territoire près du poste-frontalier de Dehiba (sud), a indiqué une source autorisée au ministère des Affaires étrangères.
"Le gouvernement tunisien a chargé son ambassadeur à Tripoli de transmettre ses fortes protestations aux autorités libyennes et de les prévenir que la poursuite de ces violations dangereuses commises par les forces libyennes aura des impacts très négatifs sur les relations entre les deux pays", a déclaré cette source citée par l'agence officielle TAP.
Ces violations "pourraient pousser le gouvernement tunisien à prendre des mesures strictes pour protéger son territoire et ses citoyens et pour garantir la sécurité des réfugiés sur son territoire, en saisissant entre autre le secrétaire général de l'ONU".
Une vingtaine d'obus sont tombés mardi en territoire tunisien lors d'une reprise mardi des affrontements entre troupes loyales à Kadhafi et rebelles en Libye près du poste-frontalier de Dehiba, a indiqué à l'AFP un responsable du Croissant-Rouge.
En outre, le gouvernement tunisien "s'engage de prendre des mesures strictes pour défendre la souveraineté de son territoire après la poursuite des tirs des forces libyennes en direction du territoire tunisien au niveau du poste-frontalier de Dehiba, et la montée du danger (que cela représente) pour la sécurité des habitants dans la région", ajoute-t-on au ministère des Affaires étrangères.
"Le gouvernement tunisien, selon cette source, considère que ce sont des agissements hostiles venant du côté libyen", alors que Tripoli "s'était engagé plus d'une fois à empêcher ses forces d'ouvrir le feu en direction du territoire tunisien et qui n'a pas respecté ses engagements".
Pour Tunis, "de tels actes sont inacceptables et touchent aux relations de bon voisinage entre les deux pays (...) dans une période où la Tunisie redouble ses efforts pour soutenir le peuple libyen frère et faire son devoir humanitaire envers des dizaines de milliers de réfugiés".
Au moins six obus libyens étaient déjà tombés le 7 mai en Tunisie sans faire ni victimes ni dégâts près de Dehiba, un des principaux points de passage des réfugiés libyens.
Le 4 mai, 14 obus venus du même secteur avaient touché la même zone en Tunisie. Le 1er mai, quatre obus avaient également atteint le sol tunisien, dont deux tombés sur des terrains vagues de la ville de Dehiba à 4 km du poste-frontière.
Les forces du colonel Mouammar Kadhafi tentent de s'emparer de Gzaya, dans la zone montagneuse du Djebel Nafoussa, afin de pouvoir pilonner le secteur de Dehiba et reprendre le poste-frontière tenu côté libyen par les insurgés.