logo

Les boîtes noires pourront lever le voile sur le crash de l'AF 447 d'ici cet été

Les données des deux boîtes noires de l'Airbus A330 qui s'est abîmé en mer en juin 2009, ont pu être lues. Après analyse, les enquêteurs français devraient pouvoir faire la lumière sur l'accident d'ici cet été.

REUTERS - Les enquêteurs français devraient être en mesure de donner cet été la clé du mystère du vol Rio-Paris tombé dans l'Atlantique en juin 2009 avec 228 personnes à bord grâce aux "boîtes noires" qui ont pu être lues.

Ces lectures ont permis de recueillir l'intégralité des données techniques relatives aux paramètres du vol Air France 447 ainsi que les deux dernières heures des conversations et bruits dans le cockpit de l'Airbus 330, a dit lundi le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) dans un communiqué.

it
Les boites noires ont pu être lues
Les boîtes noires pourront lever le voile sur le crash de l'AF 447 d'ici cet été

"L'ensemble des données doit à présent faire l'objet d'une analyse détaillée et approfondie. Ces travaux devraient durer plusieurs semaines, à l'issue desquelles un rapport d'étape sera rédigé, puis rendu public au cours de l'été", lit-on dans un communiqué de cet organisme lié à l'aéronautique.

Repêchées début mai par 3.900 mètres de fond, arrivées à Paris jeudi, conservées dans de l'eau pour éviter une oxydation rapide, les boîtes noires ont été ouvertes en présence d'experts techniques allemands, américains, britanniques et brésiliens.

Un policier et un expert judiciaire ont aussi assisté à la mise au jour des cartes électroniques stockant les données, à leur nettoyage et à leur séchage, précise le BEA.

Le résultat de l'enquête revêt de forts enjeux judiciaires et industriels. Une procédure judiciaire est conduite parallèlement à l'enquête technique. Le constructeur Airbus et la compagnie Air France ont été mis en examen en mars pour homicides involontaires.

Les corps repêchés

Les deux juges d'instruction doivent par ailleurs régler cette semaine le problème relatif à la cinquantaine de corps restés au fond de la mer dans l'épave de l'avion, localisée
début avril lors d'une cinquième campagne de recherches.

Seuls deux corps ont été repêchés pour le moment, en plus de la cinquantaine qui avaient été retrouvés juste après l'accident. Des analyses ADN sont actuellement tentées sur ces
deux corps qui sont restés 22 mois dans l'eau mais isoler une empreinte génétique dans de telles conditions est délicat.

Le résultat devrait être connu mercredi et les juges ont décidé que, si ces expertises échouent, les autres corps ne seront pas remontés. Il y avait dans l'avion des passagers de 32 nationalités, dont 72 Français et 59 Brésiliens.

Ces recherches, qui ont coûté plus de 35 millions d'euros, ont permis de remonter de nombreuses autres pièces, notamment les deux moteurs de l'avion, des calculateurs, les sièges des pilotes, des sièges de plusieurs parties de la cabine, des morceaux du cockpit et des enregistreurs de maintenance.

L'ensemble de ces éléments semble garantir qu'une réponse sera apportée. Un problème de sondes de mesure de vitesse de type Pitot, fabriquées par Thales, qui équipaient les A330 et A340, a été avancé comme une cause possible. Les sondes Pitot de l'épave pourraient être remontées ultérieurement.

Fait connu avant l'accident, ces petits tubes placés à l'avant de l'appareil givraient à haute altitude, ce qui pouvait perturber le pilotage. Les Pitot ont été remplacées par d'autres
sondes sur toute la flotte Air France après l'accident.