Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Nabil al-Arabi, était seul en lice après le retrait inattendu du candidat du Qatar. Ancien ambassadeur à l'ONU, il succède à Amr Moussa à la tête de la Ligue arabe.
AFP - Le ministre des Affaires étrangères égyptien, Nabil al-Arabi, nommé dimanche à la tête de la Ligue arabe, s'est imposé depuis le renversement du président Hosni Moubarak comme l'artisan de la nouvelle diplomatie égyptienne.
Nommé le 6 mars, il a en quelques semaines fait sentir sa marque dans le dossier israélo-palestinien, les relations avec l'Iran ou encore l'épineuse question du partage des eaux du Nil.
Agé de 75 ans, il a succédé à Ahmad Aboul Gheit, un baron de l'équipe du président déchu.
Familier des arcanes diplomatiques, il met peu de temps à prendre les dossiers en main, au point que des commentateurs dans les médias ont salué dans la nouvelle diplomatie l'un des acquis les plus sûrs du changement de régime, contrastant avec les incertitudes politiques et le marasme économique.
Peu connu du grand public, son nom figurait toutefois sur une liste de personnalités jugées à même de conduire la transition, proposée par une coalition de mouvements de jeunes ayant lancé le soulèvement de janvier et février.
Ancien ambassadeur à l'ONU, diplomate respecté et spécialiste du droit international, il a travaillé en 2001 à la Cour internationale de justice.
Nabil al-Arabi a également fait partie de l'équipe égyptienne qui a négocié la paix avec Israël en 1978-1979. L'Egypte et la Jordanie sont les seuls pays arabes à avoir signé la paix avec l'Etat hébreu.
Partisan du maintien du traité de paix signé avec Israël en 1979, il estime toutefois que cela ne doit pas empêcher Le Caire de prendre davantage de distance avec l'Etat hébreu que sous M. Moubarak, notamment pour le blocus controversé de la bande de Gaza.
Il a également été impliqué dans le récent accord de réconciliation entre le Fatah et le Hamas palestiniens, au côté du chef des renseignements égyptiens Mourad Mouafi.
Le ministre a également manifesté à plusieurs reprises une volonté de rapprochement avec l'Iran, sans toutefois annoncer à ce jour un rétablissement formel des relations diplomatiques.
Il a également oeuvré pour une politique plus ouverte et active vis-à-vis des pays africains de l'amont du bassin du Nil, en rivalité avec l'Egypte pour les quotas d'utilisation des eaux du fleuve.
A sa retraite, M. Arabi avait créé au Caire le Centre régional pour l'arbitrage commercial international, une organisation à but non lucratif qui opère au niveau national et international.
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