
Treize millions d'Italiens sont appelés aux urnes dimanche et lundi pour élire les maires de 1 310 communes. Les regards sont braqués sur Milan, où le Cavaliere s'est investi personnellement pour soutenir la candidate de la majorité.
AFP - Les Italiens votaient dimanche pour des élections locales qui représentent un important test pour le chef du gouvernement Silvio Berlusconi, affaibli par un scandale sexuel, et dont l'enjeu principal est Milan, la capitale économique du pays.
"Treize millions d'Italiens sont appelés à voter, mais seulement une partie d'entre eux, les Milanais, pourraient faire la différence pour l'avenir du gouvernement et de la droite", estimait dimanche le quotidien Corriere della Sera, principal tirage de la péninsule, soulignant ainsi l'importance de ce scrutin.
Au total, près de 13 millions d'Italiens sont appelés à élire les maires de 1.310 communes italiennes sur 8.100. Mais seulement 11 villes de plus de 100.000 habitants sont concernées, parmi lesquelles Milan, Naples, Turin et Bologne.
"Un vote pour Silvio, contre la gauche et pour le gouvernement", titrait en première page Il Giornale, le quotidien de la famille Berlusconi, énumérant "dix raisons pour confirmer Letizia Moratti", maire sortante de Milan issue du PDL, le parti du chef du gouvernement, contre son adversaire de gauche, l'avocat Giuliano Pisapia.
"J'ai fait tout ce que j'ai pu, je ne me suis pas ménagé dans cette campagne électorale non plus, mais je dois reconnaître que je reste préoccupé", aurait dit Silvio Berlusconi à son entourage, selon le quotidien de gauche La Repubblica.
"Ce n'est pas un scrutin normal pour des maires, c'est un vote sur ma personne et mon gouvernement", a-t-il ajouté.
Silvio Berlusconi a décidé d'être tête de liste aux municipales à Milan où selon les derniers sondages, Mme Moratti, apparue en difficulté ces derniers mois, est créditée de 44 à 48% des intentions de vote contre de 40 à 42% pour M. Pisapia.
La gauche considère que ce sera déjà un succès si elle contraint la droite au ballottage, pour la première fois depuis 15 ans, tandis que la droite vise la victoire dès le premier tour dans cette ville, fief électoral du chef du gouvernement depuis son entrée en politique il y a 17 ans.
Onze conseils départementaux seront également renouvelés lors de ce scrutin qui se terminera lundi en début d'après-midi.
Le taux de participation à 17H00 GMT était de 39,2% contre 37,2% lors du précédent scrutin, selon le ministère de l'Intérieur.
Le vote concerne environ un quart des 49 millions d'électeurs italiens et représente le dernier test de grande ampleur pour Silvio Berlusconi avant les législatives prévues au printemps 2013.
Silvio Berlusconi entre dans ce scrutin affaibli par sa rupture fin 2010 avec le président de la Chambre Gianfranco Fini et de multiples procédures judiciaires, dont le scandale sexuel Rubygate pour lequel il est jugé à Milan depuis le 6 avril.
Dans les autres grandes villes en jeu, la situation semble favorable à la lumière des derniers sondages à la gauche sortante à Bologne et Turin, deux villes traditionnellement "rouges".
La situation la plus incertaine est à Naples où le scrutin se déroule dans le cadre d'une énième crise des déchets que n'ont su résoudre ni la municipalité tenue par la gauche, ni les autorités régionales et nationales, de droite, malgré les promesses de Silvio Berlusconi.
Le candidat de la droite est donné en tête mais avec seulement 37% à 41% des intentions de vote, tandis que la gauche, divisée dans cette ville, a présenté deux candidats mais qui recueillent entre 39% à 47% de voix, un chiffre encourageant pour un éventuel second tour.
Les bureaux de vote ont ouvert à 06H00 GMT et fermeront à 20H00 GMT. Ils rouvriront lundi de 05H00 GMT à 13H00 GMT quand débutera le dépouillement des bulletins.