logo

Le Russe Denis Menchov sur le podium... des coureurs soupçonnés de dopage en 2010

Selon une liste confidentielle de l'UCI, que s'est procurée le quotidien L'Équipe, de fortes présomptions de dopage pesaient sur plusieurs coureurs au départ du Tour de France 2010, dont Denis Menchov (photo), troisième de la Grande Boucle.

AFP - Sur les 198 coureurs du Tour de France 2010, une quarantaine était jugée plus à risque de dopage, avec le Russe Denis Menchov dans le trio de tête des fortes présomptions, selon une liste confidentielle de l'Union cycliste internationale (UCI) publiée vendredi par le quotidien L'Equipe.

Cette liste, qui avait été remise à tous les personnes chargées des contrôles sur le Tour de France l'an dernier, attribue un indice de suspicion à chacun des coureurs, allant de 0 (le plus faible) à 10 (le plus élevé), en fonction des variations de leurs profils sanguins dans le cadre du passeport biologique. Ces suspicions ne sont pas pour autant des preuves de culpabilité.

Dans ce classement publié par le journal français, Menchov, troisième du Tour, crédité d'un 9, fait partie du tiercé de tête derrière deux coureurs, l'Espagnol Carlos Barredo et l'Ukrainien Yaroslav Popovych, détenteurs de la note maximale de 10.

Des dix premiers du Tour de France, un seul autre coureur, le Belge Jurgen Van den Broeck (8), présente un index très élevé. En revanche, l'Espagnol Alberto Contador, triple vainqueur de la Grande Boucle, est coté à 5 et son dauphin luxembourgeois Andy Schleck à 3.

Dans cette photographie du peloton prise au départ de Rotterdam (note moyenne de 2,434), le Luxembourgeois Frank Schleck possède un indice de 2, au niveau du champion du monde norvégien Thor Hushovd et de l'Espagnol Oscar Freire. L'Italien Ivan Basso est à peine au-dessus (3) derrière l'Américain Lance Armstrong, l'Australien Cadel Evans et le champion olympique Samuel Sanchez (4) alors que les Allemands Andreas Klöden et Tony Martin (7) sont nettement au-dessus de la moyenne.

Cette liste fait ressortir aussi que plus de la moitié des coureurs de cette édition était jugée à faible risque ou risque nul de dopage. En revanche, les indices au-delà de 6 sont accompagnés de commentaires pour la plupart assez accablants, selon le journal qui a procédé à une analyse statistique.

Cofidis est ainsi la formation modèle qui respecterait le plus les règles. Dans ce classement par équipes, les quatre françaises occupent les quatre premières places devant l'Américaine Garmin. Astana et RadioShack sont reléguées au fond de la classe.

Par pays, la France (18 coureurs à l'indice zéro) est la nation qui s'en sort le mieux devant les Pays-Bas et la Suisse. En revanche, l'Espagne (moyenne de 3,37) est en bas de classement devant l'Italie (3,70) et la plupart des pays de l'Est (Belarus, Russie, Kazakhstan, Ukraine), lesquels comptent toutefois un nombre restreint de coureurs.

La publication des "valuations individuelles" des coureurs a suscité les réserves de l'UCI qui a regretté dès jeudi soir auprès de l'AFP cette "fuite" et a rappelé qu'il s'agissait d'un "outil de travail" pour ses services antidopage.

"Sa valeur est liée à un contexte temporel bien précis et découle d'une évaluation sommaire des résultats de ces contrôles", a estimé la fédération internationale en soulignant que "l'esprit et le but des commentaires inscrits dans ce document étaient d'éviter toute sous-évaluation de la situation".