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Le sélectionneur des Bleus peut compter sur la confiance de la Fédération française de football, le Conseil fédéral l'a confirmé ce soir. En revanche des procédures disciplinaires sont à l'étude dans l'affaire des quotas éthniques.

AFP - Le Conseil fédéral, organe décisionnaire de la Fédération française de football, a renouvelé jeudi sa confiance au sélectionneur Laurent Blanc, mais a mis à l'étude l'ouverture de "procédures disciplinaires" dans le cadre de l'affaire des quotas de joueurs binationaux.

Fernand Duchaussoy, président de la Fédération, a indiqué que "le conseil fédéral a mis à l'étude l'engagement de procédures disciplinaires" ajoutant qu'aucun nom ne serait communiqué, "pour respecter le droit des salariés".

En dehors de Blanc, qui ne sera pas concerné par ces procédures disciplinaires, un seul autre nom a été prononcé devant la presse à l'issue du conseil fédéral: celui de Mohammed Belkacemi, le conseiller technique national pour le football des quartiers qui a reconnu avoir enregistré la réunion du 8 novembre, à l'origine de la polémique.

Le Conseil fédéral a expliqué qu'il n'y aurait "pas de sanction contre Mohammed Belkacemi en raison de son statut de cadre d'Etat", responsable qui dépend aussi du ministère des sports.

Qui peut donc être concerné par d'éventuelles procédures disciplinaires ?

En premier lieu, il pourrait y avoir le directeur technique national François Blaquart, suspendu à titre conservatoire dès le début des enquêtes, et dont les paroles lors de la réunion du 8 novembre ont été jugées "regrettables" par Mme Jouanno. "On peut baliser, en non-dit, sur une espèce de quota" pour limiter le nombre de joueurs potentiellement binationaux, avait-il ainsi déclaré selon le verbatim publié par le site Mediapart.

Le cas le plus sensible est probablement celui d'André Prévosto, directeur général adjoint et homme de confiance de Fernand Duchaussoy, qui avait reçu l'enregistrement de la réunion des mains de M. Belkacemi, sans rien en faire.

Selon une source proche du dossier, sa situation est "difficilement tenable". En novembre dernier, il avait déjà été accusé d'orchester des manoeuvres à l'encontre de l'ancien directeur général de la FFF, Jacques Lambert, qui avait démissionné le 26 novembre.

Le sélectionneur des Espoirs Erick Mombaerts pourrait être lui aussi concerné par une éventuelle procédure pour son son rôle actif dans la conversation rapportée par Mediapart. Mais Mombaerts a été épargné par les deux commissions d'enquête.

Par ailleurs, Chantal Jouanno, ministre des Sports, a demandé plus tôt dans l'après-midi de jeudi à Fernand Duchaussoy de "mettre en place un observatoire indépendant sur les questions de discriminations, de racisme et de communautarisme".

Cet observatoire aura "pour objectif de mener des enquêtes, études et analyses concernant toutes les formes de discriminations dans le football français" et rendra "un rapport annuel qui sera public".

Par ailleurs, le Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) compte porter plainte dans l'affaire des quotas dans le football français, son porte-parole jugeant, dans une tribune parue dans le journal Le Monde jeudi, que la ministre des Sports Chantal Jouanno entend "enterrer l'affaire".