Le Premier ministre britannique David Cameron a invité des représentants des rebelles libyens du CNT à ouvrir un bureau permanent à Londres. Cette représentation, qui n'aura pas de statut diplomatique, sera la première du genre en Europe.
Une délégation du Conseil national de transition (CNT) en lutte contre le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi sera reçue vendredi pour la première fois à la Maison Blanche, a annoncé jeudi la présidence américaine.
Mahmoud Djibril, chef du bureau exécutif du CNT qui dirigera la délégation rebelle, a déclaré jeudi qu'un projet en discussion au Congrès américain pourrait permettre de débloquer environ 180 millions de dollars d'avoirs gelés du régime de Kadhafi, pour les transférer à l'opposition libyenne basée à Benghazi.
AFP - Le Royaume-Uni a fait jeudi un pas de plus dans son soutien à l'opposition libyenne, en l'"invitant" à ouvrir un bureau à Londres, le premier en Europe, après une rencontre entre son leader Moustapha Abdeljalil et le chef du gouvernement britannique David Cameron.
La Grande-Bretagne, qui participe aux frappes aériennes en Libye sous commandement de l'Otan, "invite" le Conseil national de transition libyen (CNT) à établir "un bureau formel ici à Londres", a annoncé M. Cameron après sa rencontre sans précédent avec le chef du CNT, M. Abdeljalil.
Pour Londres, le CNT est désormais "l'interlocuteur politique légitime de la Libye", tout comme l'ont reconnu auparavant quatre autre pays (France, Italie, Qatar et Gambie).
Il "représente l'avenir de la Libye, alors que (le dirigeant libyen Mouammar) Kadhafi représente le passé", a insisté M. Cameron, affirmant que le CNT devenait progressivement "plus fort". Une référence à la prise mercredi par les rebelles de l'aéroport de Misrata (ouest) après plus de deux mois de combats.
La proposition faite au CNT d'ouvrir un bureau à Londres, un geste hautement symbolique, fait partie d'une série de mesures présentées jeudi et destinées à appuyer le CNT, l'organe politique des insurgés libyens qui combat le régime du colonel Kadhafi.
Londres, qui ne dispose plus de représentation diplomatique à Tripoli depuis fin mars, va renforcer sa présence diplomatique à Benghazi (est), le fief du CNT, où il va dépêcher un diplomate de plus haut rang.
Il va en outre "transférer plusieurs millions de livres (euros ou dollars) d'équipement pour la police de Benghazi", sous forme de matériels de protection, et participer à la création d'une radio indépendante dans cette ville.
M. Abdeljalil a salué ces annonces, assurant que Londres "ne regretterait pas cette prise de position".
Il a aussi estimé que le colonel Kadhafi était "une cible légitime" pour l'Otan, alors que des frappes de l'Alliance atlantique ont touché jeudi, selon un responsable gouvernemental libyen, le vaste complexe résidentiel du colonel Kadhafi à Tripoli, faisant trois morts.
Le président du CNT a en outre réclamé des armes pour les insurgés. Mais Londres a toujours exclu jusqu'à présent de violer l'embargo sur les armes en Libye, décrété par l'ONU.
Le bureau du CNT à Londres n'aura pas le statut de "mission diplomatique", a précisé à l'AFP un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères, en estimant que l'initiative était de nature "à améliorer la communication". Ses membres ne bénéficieront pas de l'immunité diplomatique.
L'ambassade de Libye à Londres reste parallèlement ouverte, mais elle est privée de son numéro 1, expulsé début mai, et plusieurs de ses diplomates ont démissionné.
La visite de M. Abdeljalil à Londres, dont la durée n'a pas été précisée, intervient après sa tournée en France et en Italie, deux autres pays qui soutiennent activement le CNT et qui ont envoyé en Libye, à l'instar du Royaume-Uni, une poignée de conseillers militaires pour aider les rebelles.
Le chef de la diplomatie de la rébellion libyenne, Mahmoud Jibril, sera lui reçu vendredi à la Maison Blanche.
La Libye, est en proie depuis la mi-février à un soulèvement populaire contre le colonel Kadhafi, au pouvoir depuis plus de 40 ans. L'Otan intervient depuis fin mars pour démanteler, selon l'Alliance, l'appareil militaire utilisé contre les civils par le régime libyen.