Google a dévoilé, mercredi, les deux premiers ordinateurs portables qui fonctionneront sous Chrome OS, le système d’exploitation concurrent à Windows. Le géant de l’Internet part ainsi à l'assaut du secteur le plus lucratif de Microsoft.
Attention Microsoft, Chrome OS est de retour. Et cette fois-ci, la menace est imminente. Deux ans après avoir annoncé le développement d'un système d’exploitation concurrent à Windows, Google a enfin dévoilé, mercredi, les deux premiers ordinateurs portables (des constructeurs Acer et Samsung) qui seront équipés de Chrome OS.
Ils seront disponibles dans quinze pays, dont la France, dès le 15 juin. Aux États-Unis, ces deux ordinateurs coûteront 499 dollars (Acer) et 349 dollars (Samsung), les prix dans les autres pays n’ont pas encore été dévoilés.
C’est, depuis Linux en 1991, la première attaque sérieuse contre le cœur de métier de Microsoft, à savoir les systèmes d’exploitation. Et Google n’y va pas avec le dos de la cuillère puisqu’il propose en toute modestie de "réinventer l’ordinateur", selon son blog officiel.
Une affirmation qui n’est pas seulement un slogan. Chrome OS est en effet le premier système d’exploitation qui fonctionne 100 % en ligne. Il rompt avec la longue tradition de tout installer sur un disque dur (logiciels, documents, etc.). Un navigateur, celui de Google, suffit pour faire fonctionner Chrome OS et toutes les applications (comme la suite bureautique de Google) sont également disponibles en ligne.
Un peu dépassé ?
Chrome vaudra-t-il pour autant de l’or ? Google l’espère. Lors de la présentation à sa conférence annuelle (baptisée I/O), la star de la recherche sur l’Internet en a rappelé les avantages qui sont autant de couteaux dans les plaies de Windows. Un ordinateur portable sous Chrome OS démarre bien plus vite (environ 8 secondes) qu’un concurrent sous Windows. Il bénéficie aussi d’une plus grande autonomie (près de 10 heures) car son système d’exploitation est moins gourmand en puissance. Enfin, les mises à jour et versions futures de Chrome OS seront gratuites, d’après Google, et s’installeront automatiquement. "Le modèle actuel ne fonctionne pas et le notre enlève des épaules de l’utilisateur le poids de maintenir un système à jour", a conclu lors de la présentation de Chrome OS Sergei Brin, le co-fondateur de Google.
Certains jugent la stratégie du géant de l’Internet un peu dépassé. Lorsque Google avait pour la première fois, en 2009, évoqué Chrome OS, les ordinateurs portables avaient le vent en poupe grâce notamment aux netbooks (ces ordinateurs peu chers et peu puissants). Mais depuis avril 2010, Apple a changé la donne grâce à son iPad. Les tablettes tactiles sont devenues les nouveaux produits à la mode. Les ventes de netbooks en ont pâti, et stagnent depuis l’année dernière.
Reste que Google tente peut-être seulement de déranger Microsoft sur l’une de ses plates-bandes les plus lucratives. Les ventes de systèmes d’exploitation représentent 5 milliards de dollars par an pour le géant de l’informatique. Si Google réussit à grappiller quelques parts de marché à son concurrent avec Chrome OS, il pourrait le priver de certaines rentrées d’argent utiles pour investir dans d’autres secteurs plus porteurs comme les tablettes ou l’Internet.