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Le chef du gouvernement par intérim, Beji Caïd Essebsi, a évoqué la possibilité de reporter les législatives initialement prévues le 24 juillet. De nouveaux affrontements ont par ailleurs eu lieu cette nuit dans plusieurs quartiers de Tunis.

REUTERS - La police tunisienne a tiré des gaz lacrymogènes, dimanche, pour disperser une manifestation antigouvernementale dans le centre de Tunis, cela pour la quatrième journée consécutive.

De son côté, le Premier ministre par intérim, Beji Caïd Essebsi, a évoqué pour la première fois un éventuel report, pour des raisons techniques, des élections législatives prévues le 24 juillet.

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Des affrontements dans certains quartiers de Tunis malgré le couvre-feu
Le Premier ministre évoque un éventuel report des législatives

Ce scrutin est censé désigner une assemblée constituante chargée de rédiger une nouvelle Constitution dans l'optique de l'après-Ben Ali, du nom du chef de l'Etat qui a gouverné d'une main de fer pendant 23 ans le pays jusqu'à son renversement, le 14 janvier, à l'issue de la "révolution de jasmin".

Dans un entretien diffusé par la télévision nationale, le chef du gouvernement a indiqué que son équipe travaillait toujours pour que le scrutin ait lieu à la date prévue.

"On a choisi la date de 24 juillet et on tient à cette date (...) Mais si le comité de réformes dit qu'il y a des empêchements techniques, ça sera une autre probabilité à voir", dit le Premier ministre.

Lors de la manifestation, des jeunes ont scandé des slogans en faveur de la démission de Beji Caïd Essebsi et de son équipe, sifflant et huant les policiers auxquels ils étaient confrontés dans le centre de la capitale.

Les autorités ont répliqué aux dernières manifestations en imposant samedi soir un couvre-feu nocturne.

Dimanche, les forces de l'ordre ont tiré des grenades lacrymogènes pour chasser les dizaines de jeunes manifestants de l'avenue Bourguiba, la grande artère du centre-ville.

"Nous ne sommes intervenus que lorsqu'ils ont lancé des pierres, pas quand ils nous ont insultés", a déclaré un policier en civil.

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Les autorités cherchent à empecher de nouvelles violences
Le Premier ministre évoque un éventuel report des législatives

Dans la soirée et malgré l'imposition du couvre-feu, les forces de sécurité se sont heurtées à des bandes de jeunes qui se livraient à des actes de pillage dans plusieurs quartiers déshérités de la capitale. Des coups de feu ont été tirés.

La manifestation de dimanche était d'une ampleur moindre que celles des dernières jours.

Les protestataires redoutent que le nouveau pouvoir ne revienne sur sa promesse d'engager la Tunisie sur la voie de la démocratisation après les années noires de l'ère Ben Ali.

La tension monte en Tunisie, premier pays du monde arabe à chasser pacifiquement son président du pouvoir, à l'approche des élections.

Il y a quelques jours, un ancien ministre de l'Intérieur avait évoqué un possible coup d'Etat par des fidèles de l'ex-"raïs de Carthage" en cas de victoire électorale des islamistes d'Ennahda.

Le Premier ministre a réitéré dimanche la condamnation par le gouvernement de semblables propos qu'il a qualifiés d'"irresponsables".

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Le gouvernement tunisien cherche à faire revenir les touristes
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