
Sandor Kepiro, 97 ans, est soupçonné d'avoir contribué au massacre d'au moins 1 200 civils juifs et serbes en janvier 1942 à Novi Sad, ville alors annexée par le régime hongrois pro-nazi. Il avait fui son pays en 1946 avant d'être retrouvé en 2006.
AFP - Le Hongrois Sandor Kepiro, 97 ans, un des derniers criminels de guerre nazis encore vivant, comparaît jeudi devant le Tribunal de Budapest pour des accusations de crimes de guerre, notamment contre des juifs, perpétrés en Serbie en 1942.
Le procès "pourrait être un des derniers, sinon le dernier des grands procès d'un criminel de guerre nazi", avait estimé le Centre Simon Wiesenthal, spécialisé dans la traque des nazis, et dont le dirigeant, Efraim Zuroff, a retrouvé la trace de Sandor Kepiro.
Le procès est ouvert au public et débutera à 07H00 GMT (09H00 locales). Aucune mesure de sécurité particulière n'est prévue et l'accusé, qui encourt la prison à perpétuité, comparaîtra libre.
Classé en tête de la liste du Centre Simon Wiesenthal des criminels nazis les plus recherchés, Sandor Kepiro est soupçonné par le Centre Simon Wiesenthal d'avoir contribué au massacre d'au moins 1.200 civils, juifs et serbes, en janvier 1942 à Novi Sad, aujourd'hui serbe, territoire alors annexé par le régime hongrois pro-nazi de l'Amiral Miklos Horthy et occupé par des forces hongroises aux côtés de la Wehrmacht nazie.
"Selon l'acte d'accusation, Sandor Kepiro a contribué lors d'une razzia entre les 21 et 23 janvier 1942 à l'exécution illégale de civils innocents en tant que commandant d'une patrouille", indique le Parquet hongrois. Il devra répondre directement de la mort de 36 personnes.
S'il admet avoir été présent lors de la rafle de Novi Sad, Sandor Kepiro affirme, lui, qu'il est innocent. Il a déjà été condamné à deux reprises, en 1944 puis, après l'annulation du premier procès, en 1946, par contumace, pour la razzia de Novi Sad (à respectivement 10 et 14 ans de prison), mais n'a pas purgé sa peine car il s'était enfui de Hongrie dès 1944.
Efraim Zuroff a retrouvé sa trace en 2006 à Budapest, où il est rentré sans problème, avec un passeport hongrois, et en toute discrétion en 1996 après avoir vécu près d'un demi-siècle en exil en Argentine.