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Paris s'attend à des représailles après la mort d'Oussama Ben Laden

Paris se prépare à des représailles après la mort de Ben Laden. Si le plan Vigipirate demeure à son niveau habituel dans l'Hexagone, Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, craint pour les ressortissants et les intérêts français à l'étranger.

AFP - La France se prépare à d'éventuelles représailles après la mort du chef d'Al-Qaïda Oussama Ben Laden, un risque contre lequel le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a mis en garde mercredi, sur le territoire national comme à l'étranger, notamment au Sahel.

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"Les menaces sont partout et on peut craindre effectivement que la France soit l'objet, comme les Etats-Unis, comme d'autres pays amis, de représailles et d'une volonté de vengeance", a averti le ministre sur RTL.

Le plan Vigipirate, qui mobilise chaque jour quelque 2.000 militaires, policiers et gendarmes, reste au niveau rouge, comme depuis les attentats de Londres en 2005, avant-dernier niveau avant le seuil Ecarlate qui signale un attentat imminent.

Mais Claude Guéant a indiqué avoir donné mardi "des instructions pour que les patrouilles, les mesures de précaution soient renforcées", comme c'est régulièrement le cas, notamment aux périodes de fête.

A Roissy-Charles-de-Gaulle par exemple, "la vigilance est accrue, que ce soit pour les consignes, les poubelles, ou lors des contrôles des passagers", a indiqué à l'AFP une source aéroportuaire.

Si la mort d'Oussama Ben Laden est un coup dur pour la mouvance jihadiste, le juge antiterroriste Marc Trévidic a prévenu que des actions isolées étaient "possibles": "Une réaction épidermique, c'est envisageable".

"On monte la protection de-ci de-là, en fonction du renseignement qui vient au fur et à mesure", a expliqué dans un entretien à l'AFP le directeur central du renseignement intérieur (DCRI) Bernard Squarcini.

Selon lui, une attention particulière est portée au "renseignement opérationnel" et à la surveillance des personnes soupçonnées de sympathie pour la mouvance jihadiste.

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Il faut "travailler sur des individus qui sont porteurs d'une menace", "aller chercher beaucoup plus loin ceux qui peuvent arriver ici" avec l'intention de commettre des attaques, a poursuivi Bernard Squarcini, évoquant les anciens jihadistes ayant combattu en Afghanistan.

En 2010, la police française a interpellé 96 personnes soupçonnées d'actions en relation avec le terrorisme, dont 36 ont été écrouées, selon Claude Guéant.

Autant qu'un attentat islamiste sur le sol national (la France en est exempte depuis l'attentat de la station Port-Royal en 1996), Paris redoute des attaques "contre les intérêts français et les Français à l'étranger", a reconnu Claude Guéant au lendemain du retour des corps des huit Français tués dans l'attentat de Marrakech.

Dès lundi, Paris a renforcé la sécurité de ses ambassades dans les pays sensibles, mais aussi de ses écoles, lycées et des entreprises françaises. Le Premier ministre François Fillon a également demandé lundi à ses compatriotes "de ne pas se rendre dans les zones à risque".

Hors des frontières, "ce sont plutôt les Américains qui sont en ligne de mire, mais nous venons derrière", prévient Bernard Squarcini.

Claude Guéant s'est notamment dit "particulièrement inquiet de la situation au Sahel", où quatre Français sont otages d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Ce groupe, qui avait fait allégeance en 2007 à Ben Laden, a, à plusieurs reprises, menacé directement la France. Selon Claude Guéant, "un certain nombre d'armes ont quitté" la Libye "pour aller vers la zone" contrôlée par Aqmi, "en particulier au Mali".

Les vols d'Air France sont une autre cible potentielle. Sur ce point, "des mesures particulières sont d'ores et déjà prises" avec des policiers français "dans les aéroports africains considérés comme les plus sensibles", a expliqué le ministre de l'Intérieur.