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Afin d'étouffer toute tentative de révolte, le souverain d'Arabie saoudite a amendé une loi sur la presse dans le sens restrictif du terme. Depuis 2005 pourtant, la presse saoudienne avait gagné en matière de liberté d'expression.

AFP - Le roi Abdallah d'Arabie saoudite a amendé la loi sur les publications dans un sens plus restrictif en interdisant notamment de toucher à la personne du mufti, des religieux et des commis de l'Etat, rapportent samedi les médias saoudiens.

L'amendement impose aux éditeurs de s'en tenir "à la critique objective et constructive qui sert l'intérêt général", indiquent ces médias en citant le texte d'un décret royal amendant la loi sur les publications.

Il interdit de publier "des informations qui contredisent la charia (la loi islamique), les règlements en vigueur et tout ce qui est de nature à porter atteinte à la sécurité du pays et à l'ordre public", selon le même texte.

Il prohibe également "toute atteinte à la réputation et à la dignité du mufti, des oulémas, des commis de l'Etat et ses fonctionnaires", tout comme toute "incitation à la sédition et au crime".

Les médias saoudiens sont surveillés de près par le gouvernement, et les principaux journaux sont détenus par des personnes faisant partie ou ayant des liens proches avec la famille régnante, les Al-Saoud.

Mais depuis 2005, date de l'intronisation du roi Abdallah, la presse s'est nettement débridée et la marge de liberté s'est renforcée.

Les amendements introduits prévoient des amendes allant jusqu'à l'équivalent de 133.000 dollars pour les contrevenants, la suspension temporaire ou définitive des publications ainsi que l'interdiction d'écrire pour les auteurs des articles incriminés.

Ces amendements ont été décidés au moment où le royaume tente d'étouffer dans l'oeuf toute manifestation inspirée des révoltes arabes.

Récemment, la police a arrêté 20 à 30 chiites, dont deux blogueurs, accusés d'avoir pris part à des manifestations dans la province Orientale, riche en pétrole, selon des militants et d'un site internet chiites.

La majorité des quelque deux millions de chiites saoudiens vivent dans la province Orientale, voisine de Bahreïn où les autorités ont réprimé et mis fin à la mi-mars à un mouvement de contestation conduit par la majorité chiite dans ce petit royaume du Golfe.