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Auteur d'un superbe doublé, Messi a permis au Barça de s'imposer à Madrid en demi-finale aller de la Ligue des champions (0-2). Le résultat, qui envoie presque les Catalans en finale, masque à peine le triste spectacle fourni sur la pelouse.

Cet acte III de la série de "clasicos", qui opposait le FC Barcelone et le Real Madrid, était attendu par toute l’Europe du football. Même si le Barça, en gagnant 2-0 à Bernabeu, a fait un grand pas vers la finale de la Ligue des champions, le sommet a finalement accouché d’une souris.

Dans son antre de Santiago-Bernabeu, le Real Madrid de Mourinho a pris l’option attendue de refuser le jeu et d’attendre son adversaire pour mieux le piéger en contre. La stratégie du "Mou" n’a pas fonctionné. Pire, elle a plombé son équipe et a surtout donné à ce "clasico" une saveur amère, où l’engagement physique a pris le pas sur le talent des 22 protagonistes.

Sur le terrain, le duel tactique entre Mourinho et Guardiola s’est matérialisé en guerre ouverte. Dès la mi-temps, le gardien remplaçant du Barça, Pinto, s’est fait expulser après une altercation avec Arbeloa dans le couloir menant aux vestiaires.

À l’heure de jeu, le défenseur Pepe s’est lui aussi distingué en se livrant à un véritable attentat sur Dani Alves et a récolté un rouge à son tour. Mourinho, excédé, s’en est alors pris au corps arbitral et a été expulsé dans la foulée.

Trois "faits de jeu" finalement points d’orgue d’une rencontre qui n’aura jamais laissé la place au beau jeu qu’elle promettait sur le papier. Et qui rendraient presque le doublé de Messi anecdotique, même si celui-ci aura évidemment une importance déterminante au plan sportif.

Vainqueurs 2-0 à l’extérieur, les Catalans ont un pied et demi en finale. Et le Real devra montrer autre chose au match retour, dans une semaine, s’il veut doubler son éternel rival dans la course à la finale de la Ligue des Champions.

Accrochages en série

Face à des Madrilènes campés en défense, le Barça prenait très logiquement le jeu à son compte dès l’entame. Xavi se réservait la première occasion du match en décochant une lourde frappe des 30 mètres, dans l’axe. Casillas, bien placé, captait le cuir sans souci (5e).

Dans la foulée, le Real parvenait à réagir, mais la tentative de Cristiano Ronaldo, excentré côté gauche, fuyait le cadre des Catalans (6e).

Au quart d’heure de jeu, le match s’était déjà considérablement musclé. Dans ce flot d’interventions rugueuses, David Villa tentait à son tour de concrétiser la domination des Blaugrana. À la réception d’une belle ouverture signée Xavi, l’ancien Valencian repiquait dans l’axe et armait une frappe enroulée qui passait à quelques centimètres des cages madrilènes (12e).

À l’approche de la demi-heure de jeu, le Barça avait clairement pris l’ascendant sur son rival (82 % de possession), mais se montrait toujours imprécis dans la zone de vérité. Xavi, une nouvelle fois servi par Messi, était à deux doigts de marquer du droit, mais sa frappe des 6 mètres était difficilement repoussée par Casillas (26e).

Paradoxalement, le Real, recroquevillé jusqu’alors, était tout près de faire la différence dans les arrêts de jeu de la première période. Cristiano décochait une sublime frappe que Valdes repoussait difficilement dans l’axe. Ozil, à la réception, frappait à son tour vers le but mais Valdes parvenait finalement à dévier le ballon du pied droit (45e+1).

Messi en sauveur

En seconde période, le match reprenait sur le même rythme, avec un Real attentiste qui se contentait de procéder en contre et de bloquer les offensives catalanes.

L’expulsion de Pepe, à la 61e minute, allait faire basculer le match. Sept minutes après l’attentat du Madrilène sur Dani Alves, Pedro, de la tête reprenait une frappe déviée de Villa mais manquait le cadre. Et dès l’entame du dernier quart d’heure, le salut du Barça allait finalement venir de Messi.

Sur un centre d’Afellay, le prodige argentin parvenait à dévier le ballon et à le catapulter dans les filets de Casillas, dans le silence de Bernabeu (76e). Et le cauchemar allait même se poursuivre pour les Madrilènes. Dix minutes plus tard, Messi, parti des 45 mètres, driblait quatre défenseurs et armait un superbe tir croisé à ras de terre qui venait tromper Casillas (87e).

La fin de match, dans une ambiance délétère, avait au moins le mérite de se dérouler dans un calme relatif.

Reste qu'avec deux buts encaissés à domicile, le Real a désormais toutes les chances de quitter la Ligue des Champions dès la semaine prochaine, au Camp Nou. S’il veut renverser la tendance, il lui faudra rendre une copie bien plus aboutie et retrouver les arguments qui lui ont permis, le week-end dernier, de flamber à Valence (6-3).