Un soldat français de 23 ans est décédé ce mercredi dans l'explosion d'une mine artisanale au cours d'une mission de contrôle à l'approche du village de Payendakehl, dans la Kapisa. Depuis 2001, 56 militaires français sont morts en Afghanistan.
AFP - Les forces françaises engagées en Afghanistan depuis neuf ans ont payé mercredi un nouveau tribut en Kapisa (est de Kaboul) avec la mort d'un soldat du 2e Rima dans l'explosion d'une mine artisanale qui a blessé neuf autres militaires dont trois grièvement.
La mort de ce caporal du 2e Régiment d'Infanterie de Marine, basé au Mans, annoncée par l'Elysée, porte à 56 le nombre de soldats morts en Afghanistan depuis le déploiement des forces françaises dans ce pays en décembre 2001.
Le caporal Alexandre Rivière, âgée de 23 ans, était marié et père d'un enfant. Il était en Afghanistan depuis décembre 2010. Il est le 4e soldat français décédé depuis le début de l'année dans ce pays, et le 3e tué en opération, a précisé à l'AFP le porte-parole de l'état-major des armées, Thierry Burkhard.
Sa section, appartenant à la task force La Fayette, était engagée dans une mission de contrôle et approchait du village de Payendakehl (sud de Tagab), lorsque qu'un véhicule blindé de transport de troupes (VAB) a été touché par l'explosion d'une mine artisanale (IED). C'est aussi dans cette région que les deux journalistes français de France 3, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, ont été enlevés le 30 décembre 2009.
Dix hommes étaient à bord du VAB. Le caporal Rivière est décédé avant l'arrivée des secours. Les neuf autres marsouins ont été évacués sur le poste de combat avancé (COP, Combat Outpost) Hutnik, baptisé du nom d'un légionnaire du 2e régiment étranger parachutiste (2e REP) tombé sous les balles des talibans le 8 avril 2010, a rapporté le colonel Burkhard.
Ce poste est situé à une soixantaine de kilomètres à l'est de Kaboul et à l'extrémité sud de la vallée de Tagab qui fait la jonction entre les deux zones de responsabilité française, la province de Kapisa au nord, et le district de Suribi au sud.
Ce COP domine une "zone verte", refuge des insurgés que les soldats français ont rebaptisée, le "nid de frelons" ou la "jungle". C'est dans cette région stratégique que les forces françaises ont subi l'essentiel de leurs pertes ces derniers mois. Le contrôle de la vallée de Tagab a fait l'objet de violents combats entre les forces françaises et les insurgés.
Les blessés, dont trois grièvement, ont été ensuite transportés à l'hôpital militaire français installé sur l'aéroport international de Kaboul.
Le porte-parole de l'état-major a souligné la "recrudescence d'utilisation d'engins explosifs improvisés" par les talibans. "Ces actions indirectes touchent aussi la population", a-t-il relevé.
Le colonel Burkhard a expliqué que la multiplication de "grosses opérations menées fin 2010 et début 2011" par les forces alliées avaient eu pour conséquences de réduire les contacts directs des talibans, qui ont alors privilégié les mines artisanales.
Le président Nicolas Sarkozy, qui a présenté ses condoléances à la famille du caporal, et exprimé son soutien aux blessés, a réaffirmé mercredi, dans un communiqué, "son soutien au peuple afghan et aux autorités afghanes". Il a assuré également de "la détermination de la France à continuer d'oeuvrer au sein de la Force Internationale d'Assistance à la Sécurité".
"Cette force, mandatée par l'ONU, a reçu la mission de contribuer au retour de la stabilité, au rétablissement de la paix et au développement en Afghanistan", a-t-il rappelé.
Le ministre de la Défense Gérard Longuet s'est dit "convaincu qu'au-delà de la légitime souffrance de cette famille et de ses proches, ce nouveau sacrifice n'est pas vain". "Le combat que mènent nos soldats, aux côtés de ceux de la coalition internationale, est celui de l'espoir", a-t-il ajouté dans un communiqué.
Le Premier ministre François Fillon a également témoigné de son émotion et de son soutien aux forces françaises engagées en Afghanistan.