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Le Hamas recherchait depuis vendredi des salafistes soupçonnés d'avoir exécuté le militant italien Vittorio Arrigoni. Ses hommes ont lancé l'assaut ce mardi sur une maison du camp de Nuseirat, tuant deux hommes et en arrêtant plusieurs autres.

AFP - Deux salafistes suspectés d'avoir participé à l'assassinat d'un militant pacifiste italien ont trouvé la mort et un troisième a été légèrement blessé mardi, après un assaut lancé contre eux à Gaza par la police du Hamas, selon un nouveau bilan de sources des services de sécurité.

Selon ces sources, le salafiste de nationalité jordanienne Abdul-Rahman al-Birziti, "s'est suicidé" avec sa propre arme, puis un autre suspect, le Palestinien Bilal al-Omary, a succombé à ses blessures. Un troisième suspect, le Palestinien Mohammed al-Salfiti, a été quant à lui légèrement blessé et capturé, selon ces source. Dans un premier temps, les services de sécurité avaient indiqué que Abdul-Rahman al-Birziti avait été "tué".

Assaut sur une maison du camp de Nuseirat

L'opération de la police du Hamas s'est achevée "quand Birziti a lancé un engin explosif en direction de ses camarades, en blessant l'un (Bilal al-Omary) sérieusement et l'autre légèrement, avant de se suicider d'une balle", affirme un communiqué du ministère de l'Intérieur du Hamas, le mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza.

Selon cette source, trois policiers du Hamas ont été blessés lors des affrontements avec les salafistes qui s'étaient retranchés dans une maison du camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza.

Des coups de feu avaient été entendus mardi après-midi lors du siège par des policiers qui recherchaient des suspects dans le meurtre du militant italien, selon des témoins.

Hommage à Vittorio, le militant assassiné vendredi

Vittorio Arrigoni, 36 ans, militant de l'association pro-palestinienne International Solidarity Mouvement (ISM) avait été retrouvé pendu dans une maison vendredi, quelques heures après avoir été pris en otage par un groupe salafiste jihadiste.

La police du Hamas, le mouvement islamiste palestinien au pouvoir à Gaza, avait déjà arrêté quatre personnes dans le cadre de cette affaire. Trois autres suspects étaient recherchés. Le Hamas a promis de "traquer" et juger les auteurs de ce meurtre qui a provoqué une forte indignation dans la bande de Gaza. Il s'agit du premier d'un étranger à Gaza depuis que le Hamas a pris le pouvoir dans ce territoire en juin 2007.

Des centaines de sympathisants se sont rassemblés lundi dans la ville de Gaza et au point de passage frontalier de Rafah pour rendre un dernier hommage à Vittorio Arrigoni dont le corps été transféré en Egypte, au cours d'"obsèques nationales". Son corps a été emmené de l'hôpital Al-Chifa de Gaza dans un cercueil en bois recouvert du drapeau palestinien parsemé de pétales de roses. "La Palestine ne t'oubliera jamais", pouvait-on lire sur des affiches arborées pendant la cérémonie, ou encore la devise personnelle d'Arrigoni: "Restez humains".

Des responsables de sécurité du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, ont fait le salut militaire pour honorer la mémoire du pacifiste italien qui a vécu et travaillé trois ans à Gaza. Vittorio Arrigoni est le troisième militant d'ISM ayant trouvé la mort à Gaza, les deux autres, Rachel Corrie et Tom Hurndale, ayant été tués en 2003 par les forces israéliennes.