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Ousmane Coulibaly : "Nous contrôlerons Yopougon dans 48 heures"

, envoyé spécial en Côte d'Ivoire – La commune de Yopougon est l'un des derniers quartiers d'Abidjan encore contrôlé par les partisans de Laurent Gbagbo. Entretien avec Ousmane Coulibaly, l'un des chefs de l'ex-rébellion des Forces nouvelles, qui a reçu pour mission de s'en emparer.

Ancien commandant de zone de la ville d'Odienné, dans le nord-ouest de la Côte d'Ivoire, Ousmane Coulibaly s'est choisi pour nom de guerre “Ben Laden”. Donné pour mort à plusieurs reprises, il compte parmi les principaux chefs de guerre de la rébellion des Forces nouvelles (FN) qui avait tenté de renverser l’ancien président Laurent Gbagbo en septembre 2002.

Natif du pays Sénoufo et ex-parachutiste commando, Ousmane Coulibaly a aujourd'hui reçu pour mission de faire tomber Yopougon, dont les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) n'ont pas encore pris le contrôle. Entretien.

FRANCE 24 : Pourquoi Yopougon est-il un quartier difficile à “sécuriser” ?

Ousmane Coulibaly : Vous n'êtes pas sans savoir que Yopougon est un quartier favorable au président sortant. C'est donc là que les miliciens et les [Jeunes] patriotes [pro-Gbagbo, NDLR] se sont rassemblés. Le président de la République [Alassane Ouattara] et le ministre de la Défense [Guillaume Soro, qui est aussi Premier ministre, NDLR] nous ont en outre demandé de l'assainir le plus rapidement possible, mais sans faire de casse, sans actes de vengeance et sans règlements de compte. Cela nous oblige donc à avancer avec dextérité, même si les miliciens et les patriotes n'ont plus rien à manger et terrorisent la population pour pouvoir survivre.

F24 : Vous et vos hommes semblez pourtant avoir des difficultés à les déloger...

O. C. : Ce n'est pas que nous n'arrivons pas à les déloger. Vous savez, Yopougon est un très grand quartier. Des armes y circulent, et nous devons agir sans faire de dégâts sur la population civile... Au demeurant, il s'agit du seul quartier d'Abidjan que nous n'avons pas encore sécurisé.

F24 : Quand pensez-vous pouvoir contrôler la totalité de la commune de Yopougon ?

O. C. : S'il plaît à Dieu, d'ici 48 heures... Les opérations ont déjà commencé. Il s'agit de ratisser la totalité du quartier avec le plus grand nombre d'éléments possible. Cela suppose de rassembler toutes nos forces : FRCI [Forces républicaines de Côte d'Ivoire, NDLR], policiers et gendarmes. Mais Yopougon n'est pas une bataille à part entière, ce n'est que la bataille d'Abidjan qui continue !