A la Une ce matin de toute la presse française sans exception, l’arrestation de Laurent Gbagbo, hier, à Abidjan.

Pour le Figaro , cette arrestation est une victoire pour la France et l’ONU.

"La chute de Laurent Gbagbo adresse au monde un message universel et pourtant élémentaire : celui qui perd des élections doit quitter le pouvoir. C’est un message qui s’adresse tout d’abord à l’Afrique et qui méritait que la France s’engage sans réserve, en appui d’une volonté internationale unanime".

Pour Libération , "la France vient certes de sortir Laurent Gbagbo" mais le plus dur reste peut-être encore à accomplir.

Et c’est une tâche nouvelle qui se présente ce matin pour Alassane Ouattara.

Le président élu va devoir désormais "Réunir", rassembler les Ivoiriens.

Et c’est "La manière dont il traitera son ennemi déchu et ses partisans (qui) sera le signe de sa volonté de réunir et de réconcilier son pays divisé et meurtri".

Alassane Ouattara "a peut-être gagné mais sa victoire hier montre (aussi) ses faiblesses. Ce n’est pas lui qui a finalement délogé et fait plier son rival, Laurent Gbagbo, mais les forces de l’ONU menées par l’armée de l’ancien colonisateur".

"Seconde faiblesse de Ouattara, écrit Libération , sa victoire repose sur la force de frappe de son allié et ancien chef de guerre Guillaume Soro, (qui) risque de monnayer durement son soutien. Les massacres commis dans l’Ouest du pays montrant que l’ancien responsable du FMI et technocrate policé est loin de contrôler sa branche armée".

Une réconciliation nécessaire, vitale pour la Côte d’Ivoire écrit également ce matin le quotidien la Croix .

Les Ivoiriens vont devoir désormais "surmonter la division" entre eux.

Et nous explique le journal l’enjeu est "d’autant plus important que les divisions dans le pays ont été accrues par la stratégie de résistance de Laurent Gbagbo, ces quatre derniers mois. La montée des tensions a contraint des centaines de milliers d’habitants d’Abidjan à fuir leur domicile. Les combats militaires à l’ouest du pays n’ont pas épargné les civils, et des massacres relevant sans doute du crime de guerre ont été commis par les forces des deux camps. La lutte pour le pouvoir a réveillé des antagonismes ethniques et attisé des crispations religieuses".

Tout comme on ne connaît pas non plus les circonstances exactes de son arrestation, une opération dont France Soir promet de livrer les secrets, avec pas mal d’hypothèses sur le rôle qu’auraient pu tenir les forces spéciales françaises.

Ce qui est démenti depuis hier par Paris comme par les pro-Ouattara.

Du côté de l’Humanité en tout cas, il n’y a pas de place pour le doute, pour le quotidien communiste l’intervention française c’est, encore et toujours, "la Françafrique".

C’est à voir à la Une "La Françafrique tient Abidjan". Avec une critique radicale ce matin. Ca s’appelle "le faux nez de la licorne".

Pour l’Humanité , "Une seule chose est certaine : Bolloré, Total, Bouygues et autres France Télécom peuvent respirer ; comme le disait un politologue à un quotidien économique, voilà quelques jours, les investisseurs français ont de beaux jours devant eux en Côte d’Ivoire".