![Le rapport d'audit met au jour de "graves dysfonctionnements" au sein de Renault Le rapport d'audit met au jour de "graves dysfonctionnements" au sein de Renault](/data/posts/2022/07/16/1657958307_Le-rapport-d-audit-met-au-jour-de-graves-dysfonctionnements-au-sein-de-Renault.jpg)
Un conseil d'administration extraordinaire de Renault se tient sur la fausse affaire d'espionnage. Pour la ministre de l'Économie, Christine Lagarde, le rapport d'audit évoque de "graves dysfonctionnements" au sein de l'entreprise.
AFP - Le rapport d'audit réalisé par Renault à la suite de la rocambolesque fausse affaire d'espionnage qui secoue le groupe pointe de "graves dysfonctionnements" au sein du management et désigne des responsables, ont affirmé lundi les ministres de l'Economie et de l'Industrie qui attendent que "des leçons" soient tirées.
"Les rapports montrent qu'il y a eu des dysfonctionnements évidents, qui incluent deux choses: la révision des règles de gouvernance, et des sanctions", a affirmé Christine Lagarde sur France Inter.
"J'ai donné instruction aux représentants de l'Etat au conseil d'administration de Renault de soutenir les recommandations du comité d'audit", a-t-elle précisé.
Le constructeur français, dont 15% du capital sont aux mains de l'Etat, tient ce lundi un conseil d'administation qui doit examiner ce rapport d'audit sur la genèse de cette fausse affaire d'espionnage.
Selon le ministre de l'Industrie, Eric Besson, "le rapport d'audit dit +il y a eu des dysfonctionnements graves dont il faut tirer les leçons+, et nous pensons effectivement qu'il faut tirer les leçons de ces dysfonctionnements graves".
Il a précisé sur LCI que les responsables de ce fiasco au sein du groupe "sont nommés dans le rapport d'audit", tout en refusant de révéler leur identité.
Quant à l'éventuelle démission du PDG de Renault, Carlos Ghosn, M. Besson a estimé qu'il revenait au conseil d'administration du groupe "de tirer les leçons". De son côté, le numéro deux du groupe Patrick Pélata avait proposé sa démission, qui avait été refusée par M. Ghosn.
"Il va y avoir un conseil d'administration, et je comprends que le président de Renault veuille tirer les leçons de cette affaire en proposant un certain nombre d'initiatives et de réorganisations au sein de son management", a-t-il indiqué.
Cette affaire "révèle un système de management et une façon de gouverner qui ne peut plus se perpétuer", a-t-il asséné.
Selon le Journal du Dimanche, deux autres responsables de Renault, Christian Husson, directeur juridique, Jean-Yves Coudriou, directeur de cadres dirigeants, sont également sur la sellette.
M. Besson a en revanche refusé de commenter le montant des indemnités réclamées par les trois cadres du groupe accusés à tort d'espionnage avant d'être licenciés, et qui selon l'hebdomadaire Marianne s'élevent à plus de 11 millions d'euros au total.
"Je ne sais pas. C'est au conseil d'administration aujourd'hui même je crois de l'évoquer", s'est contenté de dire M. Besson.
Il a en revanche estimé qu'il revenait à l'entreprise d'acquitter ces indemnités, même s'"il serait logique" que ses responsables y contribuent, a-t-il ajouté en rappelant que M. Ghosn s'était engagé à renoncer à une part de sa rémunération à la suite de cette affaire.
Mais selon le ministre de l'Industrie, "ça ne peut pas être des sommes astronomiques qui portent préjudice à l'entreprise elle-même" même s'il faut tenir compte du "préjudice moral" dans cette affaire.
Selon Marianne, Michel Balthazard, Bertrand Rochette et Matthieu Tenenbaum réclament respectivement 3,2 millions, 3,4 millions et 2,4 millions d'euros de dommages pour préjudice moral.
Ces sommes qui, ajoutées aux diverses indemnités de licenciement, feraient grimper l'addition à plus de 11 millions d'euros, selon les calculs de l'hebdomadaire.