Le général Carter Ham, commandant des forces américaines pour l'Afrique, a déclaré lors d'une audition au Sénat qu'il y avait "une faible probabilité" pour que les rebelles libyens parviennent à renverser le régime de Mouammar Kadhafi.
AFP - Il est peu probable que les rebelles libyens parviennent à lancer un assaut sur Tripoli pour renverser le colonel Mouammar Kadhafi, a estimé jeudi le général américain Carter Ham, commandant des forces américaines pour l'Afrique.
Interrogé lors d'une audition au Sénat sur la possibilité que les insurgés puissent se frayer un chemin jusqu'à Tripoli et déloger le colonel Kadhafi, le général a répondu: "Je dirais qu'il y une faible probabilité" que cela se produise.
itCes commentaires soulignent une inquiétude grandissante à Washington et dans les capitales européennes quant au risque d'un enlisement du conflit en raison d'un manque d'organisation des rebelles et du fait que le colonel Kadhafi contrôle la capitale.
Le général Ham a estimé que les frappes aériennes lancées par la coalition internationale le 19 mars avaient permis de "réduire de manière significative" la capacité du régime à viser les civils, à l'exception de Misrata, ville contrôlée par les rebelles mais soumise aux assauts des forces loyales au régime.
Le général a indiqué que le colonel Kadhafi avait placé des troupes et des chars dans certaines parties de Misrata, rendant les frappes plus compliquées en raison de la présence de civils.
Alors que l'armée américaine a retiré cette semaine 50 avions de combat engagés dans la campagne internationale en Libye, le général Ham a indiqué que des AC-130, avions lourdement armés, étaient à la disposition du commandement de l'Otan si nécessaire, et que des appareils A-10 Thunderbolt, redoutables chasseurs de blindés, le seraient prochainement.
En cas de départ du colonel Kadhafi, le général Ham a parlé d'un éventuel déploiement de troupes au sol, tout en précisant que la présence américaine pouvait entraîner de violentes réactions dans la région.
it"Il est possible qu'une telle éventualité soit envisagée. Mais d'un point de vue personnel, je ne pense pas qu'étant donné les circonstances dans la région, ce soit le meilleur moment de déployer des soldats américains", a-t-il précisé.
Le président Obama avait insisté sur le fait qu'il n'y aurait pas de soldats américains déployés sur le sol libyen au moment où il a donné le 19 mars son feu vert aux opérations militaires.
Interrogé par les sénateurs sur la question d'armer les rebelles libyens, le général a précisé qu'il avait des informations selon lesquelles "des pays arabes avaient déjà commencé" à le faire.
Mais il a jugé qu'il fallait être prudent sur cette question afin d'éviter que des armes tombent entre les mains d'extrémistes.
L'Europe et les Etats-Unis se disent prêts à aider les rebelles libyens tout en soulignant qu'aucune arme ne leur serait fournie, en application des résolutions de l'ONU imposant des sanctions contre la Libye et permettant l'usage de la force pour protéger les civils.