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L'ex-ministre d'État, qui avait pris ses distances avec le parti présidentiel au lendemain du remaniement ministériel qui devait le propulser à Matignon, se dit "prêt" à s'engager dans la course à la présidence en 2012.

AFP - L'ancien ministre centriste Jean-Louis Borloo a annoncé jeudi soir sa décision de quitter l'UMP et s'est dit prêt à une candidature à l'élection présidentielle de 2012, qui mettrait en péril Nicolas Sarkozy.

Chassé du gouvernement en novembre dernier, alors qu'il avait été un temps pressenti pour Matignon, il a critiqué l'orientation actuelle du gouvernement et expliqué que sa candidature serait une alternative à la majorité actuelle.

"Le Parti radical va proposer d'organiser (...) l'aile sociale, l'aile humaniste de la majorité. Je quitte évidemment l'UMP", a-t-il dit dans l'émission "A vous de juger", sur France 2.

Il a précisé qu'une candidature à la présidentielle serait la "vocation" de son mouvement et assuré viser la victoire. "Ce sera une alternative au PS et une alternative à l'UMP", a-t-il dit.

"Je suis prêt mais ça se fera collectivement", a-t-il ajouté. Il conteste que cette intention soit un moyen de négocier un poste dans un futur gouvernement, ou une méthode pour "aider" Nicolas Sarkozy à drainer les voix centristes vers Nicolas Sarkozy en vue du second tour de 2012.

"Vous connaissez quelqu'un qui est candidat pour aider quelqu'un ? Ça n'a pas de sens", a-t-il dit. Il souligne qu'à ses yeux, il n'est d'ailleurs pas certain que Nicolas Sarkozy soit candidat à sa propre succession.

Jean-Louis Borloo a de surcroît critiqué l'orientation actuelle de l'UMP et du gouvernement sur les thèmes de l'immigration et de l'insécurité. "Ce n'est pas l'essentiel des problèmes français", a-t-il dit, regrettant qu'un "virage social" n'ait pas été pris fin 2010.

Sarkozy en difficultés

Une candidature de l'ex-ministre de l'Ecologie serait un handicap pour Nicolas Sarkozy, au plus bas dans les enquêtes de popularité et que certains sondages voient battu dès le premier tour en 2012 par Marine Le Pen.

En outre, Jean-Louis Borloo n'est pas la seule menace à droite pour le locataire de l'Elysée. L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin pourrait aussi se présenter, ainsi que l'autre centriste François Bayrou et même d'autres personnalités moins en vue.

Le Parti radical, que Jean-Louis Borloo préside, est actuellement associé au parti présidentiel en tant que membre co-fondateur, statut qui lui vaut un million d'euros de financement annuel.

Son émancipation devrait être formalisée lors du congrès du parti, les 14 et 15 mai prochains.

Le président du Parti radical appelle de ses voeux une confédération des centres, qui pourrait aller du Nouveau Centre au Parti radical de gauche en passant par les déçus du MoDem et une partie des écologistes.
 

Les responsables de l'UMP multiplient les signes d'amitié et d'apaisement à son endroit de crainte qu'une candidature centriste en 2012 n'obère les chances du président sortant Nicolas Sarkozy.

Jean-François Copé avait appelé à l'unité et cherché à retenir le Parti radical.