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Les FARC libèrent un cinquième otage politique

Après avoir été brièvement suspendu lundi, le processus de libération d'otages "politiques" des FARC a repris ce mardi. Un hélicoptère de la Croix-Rouge a récupéré Alan Jara, un politicien aux mains des rebelles depuis plus de sept ans.

AFP - Le processus de libération d'otages dits "politiques" de la guérilla colombienne des Farc a repris mardi avec le départ d'un hélicoptère du CICR vers un lieu tenu secret de la jungle, d'où il ramènera l'ex-gouverneur Alan Jara, enlevé en 2001.

"Ils sont partis il y a cinq minutes", a déclaré le porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Yves Heller, vers 08h55 locales (13h55 GMT) lors d'un point de presse à Villavicencio, ville située à une centaine de kilomètres à l'est de Bogota, d'où l'hélicoptère a décollé.

"Nous avons les coordonnées (géographiques). Nous savons où va avoir lieu la remise" en liberté de l'otage, a-t-il précisé.

Alan Jara, ex-gouverneur du département du Meta (centre) enlevé en 2001, est le cinquième de six otages "politiques" que la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes) s'est engagée à libérer.

Dimanche, trois policiers et un soldat, enlevés en 2007, ont été relâchés.

Le processus, qui devait se poursuivre par la libération dès lundi d'Alan Jara, avait été retardé, après une polémique suscitée par les déclarations d'un membre de la délégation partie chercher les otages.

Ce journaliste appartenant au collectif de gauche "Colombiens pour la paix", a accusé publiquement l'armée d'avoir violé les garanties de sécurité entourant l'opération en effectuant des survols au-dessus de la zone de remise, dimanche matin dans le sud de la Colombie.

Trois représentants de ce collectif ont alors été exclus par le gouvernement de la délégation ainsi que la principale médiatrice, la sénatrice d'opposition (Parti libéral) Piedad Cordoba. Mais le gouvernement a finalement accepté lundi que celle-ci poursuive sa mission. Il s'est engagé à interdire les survols aériens, y compris au-dessus de 20.000 pieds, ce qui n'avait pas été le cas dimanche.

Le CICR, en charge des aspects logistiques de l'opération, a pour sa part rappelé à l'ordre toutes les parties en soulignant l'importance du respect des "garanties de sécurité" et de la "discrétion".

Alan Jara, un ingénieur de 51 ans, a été surnommé par ses compagnons de captivité "l'ange gardien" après leur avoir donné la force de survivre en leur enseignant le russe et l'anglais, en pleine jungle.

Jeudi, la guérilla doit également libérer un ex-député enlevé en 2002, Sigifredo Lopez.

Ces six libérations unilatérales avaient été annoncées le 21 décembre par la guérilla, qui revenait ainsi sur sa décision de ne plus libérer d'otages sans démilitarisation préalable de certaines régions.

La guérilla qui détient actuellement 24 otages "politiques" (bien 24), c'est-à-dire échangeables de son point de vue contre des combattants incarcérés par les autorités, avait alors présenté sa décision comme un geste de "bonne volonté", dans le cadre d'un dialogue écrit entamé en septembre avec Colombiens pour la paix.

Mardi, la sénatrice Piedad Cordoba, fondatrice de ce collectif, a annoncé à la presse qu'elle profiterait de la remise d'Alan Jara pour demander à la guérilla de poursuivre les libérations.

Elle a ajouté qu'elle comptait souligner la nécessité "d'en finir avec la guerre" et l'engagement de l'association Colombiens pour la paix "en faveur de l'ouverture d'un espace de dialogue".

Outre les otages "politiques", les Farc détiennent plusieurs centaines d'anonymes (entre 350 et 700 selon les estimations) pour lesquels ils exigent des rançons.