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Les représentants de plus de 40 pays et organisations internationales se retrouvent cet après-midi à Londres pour tenter de s'accorder sur l'après-Kadhafi en Libye. Un rendez-vous qualifié de "crucial" par la France et le Royaume-Uni.

Alors qu’en Libye, les forces du colonel Kadhafi sont prises en étau entre les frappes aériennes de la coalition et la tentative de reconquête du territoire par les insurgés à partir de l'est du pays, une quarantaine de pays et d'organisations participent ce mardi à Londres à la première réunion d’un "groupe de contact". La France souhaite que ce dernier assume le pilotage "politique" de l'opération en Libye. "Cette initiative franco-britannique a pour but de conserver la maîtrise politique du processus en Libye, et de ne laisser à l’Otan que le commandement militaire des opérations", explique Gauthier Rybinski, spécialiste de politique internationale à FRANCE 24.

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"le but, c'est l'affichage de l'unité de la communauté internationale"

Une quarantaine de chefs de la diplomatie dont la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et les ministres des Affaires étrangères des pays de l'Otan, de l'Union européenne et de nations arabes, vont tenter de s’accorder sur l'après-Mouammar Kadhafi et de coordonner les soutiens sur le long terme aux Libyens. Seront également présents le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, le président de l'Union africaine, Jean Ping, le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen et un représentant de la Ligue arabe. Désireux de présenter un front uni face au régime de Kadhafi, les participants affichent pourtant des divergences. Panorama des positions des principaux protagonistes
 

  • La France et le Royaume-Uni
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"Le responsable du CNT n'était pas là"

"Kadhafi doit partir immédiatement", ont répété dans une déclaration conjointe lundi le président français, Nicolas Sarkozy, et le Premier ministre britannique, David Cameron. "L'action militaire n'est pas un objectif en soi. Il n'y a de solution durable que politique, et cette dernière appartient au peuple libyen. Dans ce contexte, le processus politique qui s'ouvrira (...) à Londres est capital", ont-ils ajouté. Seul un paramètre sépare la position française de celle des Britanniques, mais il est de taille. Il s’agit du Conseil national de transition (CNT), "gouvernement" de la rébellion libyenne, que la France a officiellement reconnu comme représentant légitime de la Libye. Ce qui n'est pas le cas du Royaume-Uni.

  • Les États-Unis

Le président américain Barack Obama a justifié lundi soir dans un discours télévisé sa décision d'intervenir en Libye. Il a expliqué qu'il n'était pas question d'outrepasser le mandat de l'ONU pour chercher à renverser le dirigeant libyen par la force car ce "serait une erreur", même s'il "ne fait aucun doute que la Libye et le monde se porteraient mieux si Kadhafi n'était plus au pouvoir". Cette précaution du chef d’Etat américain traduit "la volonté américaine de ne pas s’impliquer davantage dans cette affaire afin de ne pas apparaître en première ligne aux yeux de l’opinion arabe", analyse Gauthier Rybinski.

  • La Turquie

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a offert sa médiation entre le dirigeant libyen et la rébellion afin d'éviter que le pays ne se transforme en un "nouvel Irak ou Afghanistan". De son côté, le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a déclaré aux journalistes l'accompagnant à Londres que la protection des civils était la priorité des priorités.

Après avoir farouchement condamné la résolution de l’ONU autorisant une intervention militaire au pays de Kadhafi, la Turquie, grand pays musulman membre de l'Otan, a fait part de son souhait d'intégrer le comité de pilotage politique qui doit être mis sur pied sur la crise libyenne.

  • La Russie

La Russie ne fait pas partie de la coalition qui a frappé des objectifs militaires libyens. La Russie s'était abstenue lors du vote sur la résolution 1973 de l'ONU instaurant une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye. Particulièrement critique envers l'opération, Moscou n'a pas été invitée, à en croire une source officielle, citée par l'agence russe Interfax.

  • L'Italie

L’Italie a dévoilé lundi son propre projet d’accord politique pour sortir du conflit libyen, qu’elle compte présenter à Londres, prévoyant l'instauration rapide d'un cessez-le-feu, le départ de Kadhafi en exil dans un pays africain et un dialogue entre les insurgés et les chefs des tribus. Réagissant à ce projet, Londres a sèchement indiqué qu'il ne saurait y avoir d'immunité pour les auteurs "de crimes de guerre".

  • L'Otan

Selon l’Otan, qui commande désormais les opérations militaires de la coalition en Libye, l'objectif de cette conférence est de "faire la démonstration de l'unité de la communauté internationale derrière un même but". Mais il s'agit aussi de mettre sur pied "un large groupe" de pays, "qui s'efforcera d'assurer un soutien à long terme au peuple libyen, y compris en terme d'aide humanitaire et (...) dans sa transition vers l’avenir", précise u communiqué de l'alliance.

  • Le Qatar

Sur le plan politique, le Qatar, premier pays arabe à participer à l'intervention internationale, a reconnu le Conseil national de transition (CNT), organe de direction de la rébellion. Son rôle de "caution arabe" de la coalition est crucial, notamment aux yeux de la France.