
Au moins 17 rebelles présumés et trois soldats russes ont été tués lors d'une opération militaire menée dans le Caucase russe. L'attaque visait une base d'insurgés islamistes où seraient formés des kamikazes, selon les autorités de Moscou.
AFP - Une base de rebelles présumés a été détruite lundi dans le Caucase russe au cours d'une opération militaire terrestre accompagnée d'une frappe aérienne, tuant dix-sept combattants présumés et trois membres des forces de l'ordre, a annoncé le comité national anti-terroriste.
"Une frappe aérienne précise et une opération au sol ont détruit une base utilisée par les rebelles pour entraîner des kamikazes, y compris pour mener des actes terroristes en Ossétie du Nord et en Ingouchie" deux républiques caucasiennes, a indiqué le comité, selon les agences russes.
"Selon les données préliminaires, 17 rebelles ont été tués et deux participants à l'attentat de (l'aéroport de Moscou) Domodedovo ont été interpellés", a-t-il précisé, ajoutant que deux membres du FSB (service spéciaux russes) et un membre du ministère russe de l'Intérieur avait également péri au cours de l'opération.
Le recours à des frappes aériennes contre les rebelles est exceptionnel dans le Caucase russe.
Menée par les ministères de l'Intérieur et de la Défense, cette opération spéciale a été lancée dans le cadre de l'enquête sur l'attentat à l'aéroport de Domodedovo le 24 janvier, qui a fait 37 morts.
Selon une source au sein des forces de l'ordre, citée par Interfax, les deux personnes interpellées sont les frères Islam et Iles Iandiev. Ils sont soupçonnés d'avoir accompagné jusqu'à Moscou le kamikaze qui s'est fait exploser à l'aéroport.
Celui-ci a été identifié comme étant Magomed Evloev, 20 ans, originaire du village d'Ali-Iourt en Ingouchie, petite république du Caucase, voisine de la Tchétchénie.
L'attentat a été revendiqué par le chef de la rébellion islamiste, qui mine le Caucase russe, le Tchétchène Dokou Oumarov.
Ce dernier a revendiqué plusieurs autres opérations meurtrières, dont les deux attentats suicide qui avaient fait 40 morts en mars 2010 dans le métro.
Après la première guerre de Tchétchénie (1994-1996) entre forces russes et indépendantistes, la rébellion locale s'est progressivement islamisée et a de plus en plus débordé hors des frontières tchétchènes pour se transformer au milieu des années 2000 en un mouvement islamiste armé actif dans tout le Caucase du Nord.