Les forces gouvernementales continuent leur avancée vers l'est libyen. Après avoir repris Brega, les troupes du colonel Kadhafi s'acheminent vers la ville d'Ajdabiya, dernier verrou avant Benghazi, berceau de la contestation libyenne.
Les forces gouvernementales progressent vers Benghazi (est), quartier général des rebelles opposés au régime du colonel Mouammar Kadhafi. Dimanche, la reconquête du port pétrolier de Brega, situé à quelque 240 km de Benghazi, a galvanisé l'armée loyale au dirigeant libyen, en marche "pour purger" l'ensemble du pays, selon l'un de ses porte-parole.
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FOCUS : KADHAFI PEUT-IL GAGNER ?
Après les reconquêtes de Zaouia (40 km à l'ouest de Tripoli) le 9 mars, de Ben Jaouad, de Ras Lanouf et de Brega, à coups d'artillerie lourde et de raids aériens, l’étau se resserre autour des rebelles, tant la ligne de front se déplace inexorablement vers l'Est. Les insurgés ont fui Brega en direction d'Ajdabiya, dernière ville tenue par les rebelles à 160 km au sud de Benghazi.
Ajdabiya, verrou stratégique vers Benghazi
Lundi, l'armée de l'air libyenne a mené plusieurs raids contre Ajdabiya, nouvel objectif affiché du régime. "Cette ville est vitale et sera défendue", a déclaré à l’AFP, le commandant des insurgés, le général Abdel Fattah Younis, reconnaissant implicitement que Brega était tombée aux mains des troupes du colonel Kadhafi.
Selon Ali Saleh, un soldat rallié aux rebelles, ces derniers ont pris position au niveau des carrefours et des grandes avenues de la ville. "Ils ont dressé des barrages et des sacs de sable pour se protéger et pour contrecarrer un éventuel assaut", rapporte-t-il à France24.com. Sur la route reliant Ajdabiya à Benghazi, de nombreux civils fuyaient la ville en direction de l'Est, lundi matin, à bord de camionnettes chargées de valises et de matelas.
À Benghazi, où le soulèvement anti-Kadhafi est né il y a presque un mois, les rebelles se préparent, "au cas où", à défendre la ville. "Même si le combat est inégal avec les forces de Kadhafi, de par leur suprématie aérienne, nous n’avons pas peur de la mort", confie à France24.com un ex-colonel de la garde républicaine. Démobilisé depuis le début de l’insurrection, cet ancien gradé explique l’avancée de l’armée loyaliste par "l’inexpérience et les initiatives personnelles des jeunes combattants révolutionnaires qui ont mené des assauts sans concertation".
Ballet diplomatique à Paris
L’ensemble des ministres se retrouveront un peu plus tard pour un rendez-vous avec le président français, Nicolas Sarkozy. Par ailleurs, Hillary Clinton prévoit de rencontrer, à Paris, un représentant du Conseil national de transition (CNT), instance de la rébellion libyenne.
De leurs côtés, la Chine et la Russie, toutes deux membres permanents du Conseil de Sécurité de l'ONU, ont fait part de leur scepticisme à ce sujet, alors que l'Inde, membre non permanent, a fait part de son opposition. Même son de cloche du côté de la Turquie, qui, par la voix de son Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, a réaffirmé, lundi, son opposition à une intervention de l'Otan en Libye, estimant qu'une telle opération aurait des conséquences "dangereuses".