
Défaite historique pour le XV de France dans le cadre du Tournoi des VI Nations. L'équipe de France s'est inclinée 22-21 face aux Italiens au Stadio Flaminio de Rome sur un essai d'Andrea Masi, une transformation et cinq pénalités.
REUTERS - Le XV de France a connu une nouvelle catastrophe, samedi, au Stadio Flaminio de Rome où il a subi sa première défaite face à l'Italie en onze matches joués
depuis son admission dans le Tournoi des Six Nations.
Brouillonne, maladroite, dominée dans les duels, l'équipe de France s'est inclinée 22-21 sur un essai d'Andrea Masi, une transformation et cinq pénalités de Mirco Bargamasco.
Les Bleus, qui menaient 8-6 à la mi-temps et 21-19 à cinq minutes de la fin, ont marqué deux essais par Vincent Clerc et Morgan Parra qui a également converti une transformation et trois pénalités.
"C'était dur. On ne s'est pas rendu le match facile. On est passé à côté. On a reculé sur tous les impacts. On ne peut pas gagner un match de rugby comme ça", n'a pu que reconnaître le troisième ligne Julien Bonnaire au micro de France 2.
"On a failli mentalement. Il va falloir tout remettre en question. C'est rageant et décevant", a-t-il ajouté.
Avec un seul match officiel à jouer, contre le Pays deGalles, samedi prochain, avant l'annonce du groupe de 30 joueurs pour la Coupe du monde qui se profile à l'automne, cette défaite risque d'avoir de rudes répercussions.
Très critiqué après la déroute face à l'Australie au mois de novembre, l'entraîneur Marc Lièvremont va une nouvelle fois se retrouver sur la sellette et avec lui certains joueurs comme Sébastien Chabal, encore une fois transparent.
Interrogé par France 2, Lièvremont a refusé d'entrer dans ce débat à chaud.
"Ce n'est pas la peine de parler de jeu ou de choix de joueurs. Ca devait arriver un jour, c'est arrivé. Encore unefois. Ca fait une désillusion de plus, une déception de plus",
a-t-il dit le visage fermé.
"On a pris le match par le mauvais bout. On est allé d'approximations en approximations, de duels perdus en duels perdus. Il faut d'abord féliciter nos adversaires. Les Italiens en ont voulu plus que nous de la première à la dernière minute."
Les résultats des deux derniers France-Italie, 50-8 à Rome, il y a deux ans, 46-20 à Saint-Denis l'an dernier, et le 59-13 que les Anglais ont infligé aux Italiens le 12 février à Twickenham, permettent de mesurer l'ampleur du choc.
Le bonheur des Italiens en a été une autre mesure.
Fierté italienne
"Les Français avaient toujours écrasé l'Italie depuis quatre ou cinq ans. Les avoir battus aujourd'hui est un exploit gigantesque", a dit l'entraîneur italien Nick Mallett.
"Je suis très fier de mes joueurs et de ce qu'ils ont fait pour les supporters semaine après semaine. Aujourd'hui, nous étions une très bonne équipe de rugby."
"Pour nous, c'est un grand jour, un jour historique", a ajouté le capitaine Sergio Parisse.
Après la perte des espoirs de Grand Chelem, des doutes s'étaient levés durant la semaine sur la capacité des Français à se motiver contre un adversaire qu'ils avaient toujours battus.
Le début du match aurait dû les remobiliser rapidement car ils ont une nouvelle fois raté leur entame. Dès la deuxième minute, ils ont offert une pénalité face aux poteaux à Bergamasco et se sont retrouvés menés 3-0.
Il a fallu attendre le quart d'heure de jeu pour voir leur seule attaque tranchante de la première mi-temps.
Partie d'une contre-attaque de l'arrière Maxime Médard, elle a été conclue par la vitesse et la technique de Vincent Clerc qui a marqué le premier essai après avoir effacé le dernier défenseur d'un coup de pied à suivre pour lui-même.
Nouveaux accrocs, Morgan Parra a manqué la transformation facile et trois minutes plus tard, Aurélien Rougerie a raté le deuxième essai d'un souffle en laissant échapper le ballon alors qu'il s'étirait au sol pour franchir la ligne.
Maladresses et courses vaines se sont poursuivies jusqu'à la mi-temps sifflée sur le score de 8-6 pour la France.
A la 50e minute pourtant, un éclair de l'ouvreur François Trinh-Duc a ouvert le chemin du deuxième essai à Parra et le demi de mêlée a transformé.
Menés 18-6, les Italiens n'ont rien lâché malgré deux pénalités ratées de Bergamasco. Ils sont revenus à cinq points sur un essai bien contruit, marqué par l'arrière Andrea Masi et transformé du bord de la touche.
Battus 13-11 par l'Irlande sur un drop de dernière minute, et de justesse 24-16 par le Pays de Galles, ils sentaient la victoire à leur portée. Bergamasco n'a pas tremblé sur une pénalité qet les a ramenés à deux points à 17 minutes de la fin.
Après un échange de pénalités entre Parra et Bergamasco, les Italiens étaient toujours à une pénalité ou un drop de la victoire. Bergamasco a eu l'occasion de marquer les trois points à cinq minutes de la fin. Il n'a pas raté la pénalité.
Les Français ont vainement cherché leur salut dans une série de mêlées dont ils espéraient une pénalité. Ils n'y sont pas parvenus et cela aurait été une injustice.