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Les autorités déploient un large dispositif de sécurité préventif

À Riyad et dans d'autres villes d'Arabie Saoudite, les autorités ont déployé un important dispositif policier afin de prévenir d'éventuels heurts. Un appel à une "journée de la colère" avait auparavant été lancé via le site Facebook.

AFP - Les forces de sécurité se sont déployées en masse vendredi à Ryad et dans d'autres villes saoudiennes où aucune manifestation n'a été signalée, en dépit d'un appel sur Facebook à une "Journée de colère" dans le royaume pétrolier.

Les Etats-Unis, principal allié de l'Arabie Saoudite, avaient de nouveau appelé jeudi au respect de la liberté d'expression dans le royaume, après un incident qui a fait trois blessés dans l'est du pays, où se concentre la minorité chiite.

Des militants avaient lancé sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter des appels à une manifestation dans un quartier huppé du nord de la capitale saoudienne, après la prière du vendredi. Ces appels concernent également d'autres villes comme Jeddah dans l'ouest et Damman dans l'est.

Ces militants non identifiés réclament la mise en place d'institutions élues pour remplacer la Choura, conseil consultatif dont les membres sont nommés par le roi, et le gouvernement, lui aussi laissé à la discrétion du souverain.

Mais aucune manifestation n'a été signalée en début d'après-midi à Ryad ou dans les autres villes du royaume.

La capitale était quadrillée depuis le matin par les forces de sécurité, et des dizaines de voitures de police avaient pris position à Olaya, une zone commerciale dans le nord de Ryad.

Autour de la mosquée d'où devait partir une manifestation, des centaines de policiers étaient déployés et vérifiaient les identités des conducteurs.

Aucune manifestation n'a été signalée à Jeddah, la grande ville portuaire de l'ouest du royaume.

La situation était calme également dans la province orientale, selon un témoin.

La police était massivement déployée dans cette région où trois manifestants chiites ont été blessés jeudi soir lors de la dispersion par la police d'une manifestation à Al-Qatif appelant à la libération de prisonniers, selon des témoins.

Mais selon un responsable saoudien, un manifestant a tiré en direction de la police, qui a riposté. "L'homme a été blessé et arrêté", a déclaré ce responsable sous couvert de l'anonymat.

Les chiites, qui forment 10% des quelque 28 millions de Saoudiens, s'estiment victimes de discriminations dans le royaume gouverné par une dynastie sunnite qui défend une vision stricte de l'islam.

Les autorités saoudiennes ont récemment rappelé que les manifestations étaient interdites dans le royaume.

Un point de vue que leur allié américain ne partage pas: "Ce que nous avons dit aux Saoudiens et à tout le monde dans la région (du Moyen-Orient), c'est que nous allons soutenir un ensemble de valeurs universelles", a déclaré jeudi Ben Rhodes, un conseiller du président Barack Obama.

Parmi ces valeurs figurent "le droit à se rassembler pacifiquement, à la liberté d'expression", a-t-il souligné.

Les militants à l'origine des appels à manifester, souvent basés à l'étranger, demandent aussi un salaire minimum à 10.000 rials (2.667 dollars) et des créations d'emplois pour les Saoudiens dans un pays où le taux de chômage est évalué à plus de 10%, et à 30% parmi les jeunes de 20 à 30 ans.

Le 23 février, le roi Abdallah a annoncé un ensemble de mesures sociales pour plus de 35 milliards de dollars. D'autres monarchies du Golfe ont fait de même et jeudi, le Conseil de Coopération du Golfe (CCG) a apporté un soutien financier de 20 milliards de dollars à Bahreïn et Oman, ses deux membres les plus touchés par la vague de révolte.