Le chrétien-démocrate flamand Wouter Beke a été chargé par le roi de Belges, Albert II, de mener la mission de négociations censée sortir le pays de la plus longue crise politique de son histoire.
AFP - Les chrétiens-démocrates flamands, battus lors des élections de juin 2010 en Belgique, ont accepté mercredi de diriger les négociations en vue de la formation d'un gouvernement, une mission qui pourrait être de longue durée vu le fossé persistant entre Flamands et francophones.
Le roi Albert II, chef de l'Etat, a chargé le président du CD&V, Wouter Beke, 36 ans, "d'une mission de négociation pour préparer un accord sur la réforme de l'Etat", a indiqué le Palais royal dans un communiqué.
Depuis les élections législatives du 13 juin dernier, les partis flamands ont fait de l'adoption d'une réforme du système fédéral belge un préalable à la formation d'une nouvelle coalition gouvernementale.
Aiguillonnés par le parti indépendantiste N-VA, vainqueur des élections en Flandre avec 28,2% des voix, les partis néerlandophones réclament une autonomie très poussée pour les régions, que refusent les francophones.
Le CD&V, parti du Premier ministre sortant Yves Leterme, a été échaudé par le piètre 17,6% remporté en juin.
Ayant déjà fait monter au front nombre de ses dirigeants historiques ces dernières années, il avait depuis lors laissé les autres partis mener les négociations, adoptant par ailleurs une ligne dure dans la défense des intérêts de la Flandre.
Depuis près de neuf mois, des responsables socialistes et le leader de la N-VA, Bart De Wever, ont toutefois échoué à dessiner un nouveau système politique fédéral refondant les relations entre Flamands et francophones.
Les autres partis estimaient donc que c'était au tour du CD&V de tenter de sortir le pays de l'ornière.
Mardi, le ministre des Finances Didier Reynders, un libéral francophone, avait achevé une mission de médiation en estimant qu'il existait une "volonté de négocier". Il avait même estimé que le roi pourrait nommer dès ce mercredi un "formateur" pour constituer un nouveau gouvernement.
Un pronostic trop optimiste, puisque la mission de Wouter Beke se limitera aux questions institutionnelles.
Selon la télévision publique RTBF, elle pourrait durer "jusqu'après les vacances de Pâques", qui s'achèvent en Belgique le 26 avril. Soit un an jour pour jour après la chute du gouvernement Leterme.