L'ex-patron du Front national doit être jugé ce mardi pour incitation à la haine raciale. En cause : la diffusion d'une affiche polémique par la branche jeunesse du parti d'extrême droite lors de la campagne électorale des régionales de 2010.
AFP - Accusé par le Mrap d'incitation à la haine raciale, Jean-Marie Le Pen sera jugé mardi par le tribunal correctionnel de Nanterre pour avoir diffusé, lors des élections régionales, des affiches de campagne jugées offensantes à l'encontre des musulmans.
Selon son avocat, Me Wallerand de Saint-Just, M. Le Pen n'assistera pas à l'audience.
L'affiche litigieuse représentait une femme intégralement voilée à côté d'une carte de France recouverte du drapeau algérien sur laquelle se dressaient des minarets en forme de missiles, avec pour titre "Non à l'islamisme".
Lors des dernières élections régionales, en février 2010, le mouvement "jeunesse" du Front national avait diffusé ces affiches en région Provence-Alpes-Côte d'Azur et sur son site internet, puis partout en France.
A l'époque, l'affaire avait suscité des protestations de l'Algérie.
Début décembre, le tribunal correctionnel de Paris avait relaxé Jean-Marie Le Pen, poursuivi pour les mêmes faits par la Licra et SOS Racisme, sans aborder le fond du dossier, déboutant les deux associations pour de pures questions de forme.
Le tribunal avait estimé que Jean-Marie Le Pen n'était "ni l'auteur de l'affiche en cause, ni le responsable des sites sur lesquels elle avait été diffusée". Concernant non plus les sites internet, mais l'affichage sur les panneaux électoraux de la région PACA, il s'était déclaré incompétent territorialement.
A l'audience du 28 octobre, le procureur avait requis contre l'eurodéputé et conseiller régional de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur un an d'inéligibilité, deux mois de prison avec sursis et 20.000 euros d'amende.
Dans cette nouvelle procédure, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) avait saisi sur citation directe le tribunal de Nanterre, avant que soit rendue la décision parisienne, s'appuyant notamment sur le fait que le siège du FN se trouve dans les Hauts-de-Seine.
Le procès se tiendra mardi après-midi devant la 14e chambre.