En réaction aux manifestations anti-gouvernementales, vendredi et samedi dans plusieurs villes du pays, le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, a annoncé dimanche qu'il fixait une période de 100 jours pour tirer "un bilan".
AFP - Le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, a donné dimanche 100 jours à ses ministres pour faire leurs preuves, à la suite des manifestations de colère vendredi et samedi dans les principales villes du pays contre l'incompétence du gouvernement.
"M. Maliki a fixé au gouvernement et aux ministères une période de 100 jours au terme de laquelle un bilan sera tiré sur les échecs et les réussites de chacun dans leur mission", a annoncé un communiqué du cabinet du chef du gouvernement à l'issue d'un conseil des ministres "extraordinaire".
"Des changements auront lieu sur la base de ce bilan", a-t-il prévenu ses ministres.
Cet audit intervient après des manifestations dans tout le pays pour dénoncer l'absence de services publics décents et la corruption. Depuis le début du mois, ces manifestations ont fait 23 tués, dont un policier.
M. Maliki a également présenté durant la réunion du cabinet les moyens de lutter contre la corruption et a prévenu les ministres qu'ils étaient "responsables" de ce qui se passait dans leur ministère et qu'ils devaient agir contre la concussion avant même l'intervention de la "Commission pour l'intégrité" (CPI).
L'Irak est classé parmi les quatre pays les plus corrompus au monde et selon le juge Rahim al-Uqali, qui dirige la CPI, les ministres irakiens préfèrent couvrir la corruption dans leur département plutôt que la combattre.
Pour éviter le népotisme critiqué par les manifestants, M. Maliki a demandé que "tous les postes vacants (dans la fonction publique) soient affichés et non pas gardés secrètement".
Le Premier ministre a aussi diligenté une enquête sur les violences qui ont fait 18 morts pendant les manifestations de vendredi et samedi, afin de "trouver les responsables, qu'il s'agisse des manifestants ou des forces de sécurité".
Un appel a été lancé pour de nouvelles manifestations vendredi à travers l'Irak pour exprimer la déception des électeurs près d'un an après les législatives du 7 mars et rendre hommage aux 18 manifestants tués.
"Bonjour les affamés d'Irak. Pour le premier anniversaire des élections, vous et nous serons au rendez-vous du +Vendredi du regret+, pour avoir élu des députés qui ne servent pas l'Irak et ne répondent pas au désir des Irakiens", affirme un message publié sur le site Djiaa (les affamés).
"Ce sera aussi le +Vendredi des martyrs+", ajoute le texte, en référence aux victimes des violences pendant les manifestations.