La décision de Washington est attendue ce jeudi sur le contrat des avions ravitailleurs de l'armée de l'air américaine. Les deux géants aéronautiques américain Boeing et européen EADS se disputent le dossier depuis plusieurs années.
AFP - Le Pentagone devrait dévoiler jeudi sa décision sur le le méga-contrat des avions ravitailleurs de l'armée de l'air américaine, pour lequel les géants aéronautiques américain Boeing et européen EADS sont en concurrence depuis plusieurs années.
Plusieurs sources au Congrès ont indiqué sous couvert d'anonymat mercredi que la décision sur le contrat de 35 milliards de dollars devait être dévoilée jeudi.
L'appel d'offres porte sur 179 avions ravitailleurs destinés à remplacer la flotte vieillissante de KC-135 de l'armée de l'air américaine datant des années 50. Le Pentagone achèterait ces appareils au rythme de 15 par an maximum et prévoit d'y consacrer 900 millions de dollars en 2012.
Selon Loren Thompson, analyste au Lexington Institute, un groupe de réflexion basé à Arlington, près de Washington, EADS semble en position de remporter le contrat.
L'histoire de cet appel d'offre est émaillée de coups de théâtre, notamment d'un scandale d'espionnage, et le contrat a été annulé à deux reprises, après avoir été attribué une première fois à Boeing en 2003, puis une deuxième en 2008 à Airbus et Northrop Grumman.
EADS, la maison mère de l'avionneur Airbus, se lance cette fois-ci sans partenaire principal, mais avec le soutien de centaines d'équipementiers américains.
EADS a présenté une version militaire de son Airbus A330, le KC-45, qu'il vante comme "le seul véritable avion-ravitailleur déjà en activité" alors que la version du 767 présentée par Boeing n'existe "que sur papier", et avance que sa production aux Etats-Unis générerait 48.000 emplois dans le pays.
La firme européenne avait annoncé la semaine dernière avoir revu ses prix à la baisse afin de ravir le contrat.
Boeing affirme de son côté que l'appareil qu'il a présenté assure "de meilleures capacités opérationnelles aux avions de combat américains avec une consommation de carburant inférieure de 24% à celle de l’appareil proposé par EADS", et qu'il soutiendra 50.000 emplois aux Etats-Unis.
Au Congrès, les élus des Etats de Washington, du Kansas (centre), du Missouri (centre), du Michigan (nord) et de Caroline du Sud (sud-est), où se trouvent des installations de Boeing ou des sous-traitants travaillant avec l'avionneur, militent depuis des mois pour le choix de l'Américain.
En revanche, les élus de l'Alabama (sud) où serait assemblé le ravitailleur d'Airbus soutiennent l'européen.