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Un vent de révolte souffle sur le Maghreb et le Moyen-Orient

Galvanisés par les révolutions en Tunisie et en Égypte, des manifestants ont défié ce jeudi les pouvoirs en place en Libye, au Yémen et au Bahreïn. Les autorités des pays ont répondu par la force à ces appels au changement.

Inspirée par les révoltes en Tunisie et en Egypte, une vague de manifestations populaires contre des régimes autoritaires, en place depuis des décennies au Moyen-Orient, a continué de se propager. Ces protestations ont donné lieu à des affrontements, ce jeudi, entre manifestants et force de l’ordre. Réprimées dans le sang, au moins 20 morts ont été enregistrés en Libye, à Bahreïn et au Yémen en 48 heures.

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Mouammar Kadhafi craint le chaos en Libye
Un vent de révolte souffle sur le Maghreb et le Moyen-Orient

En Libye, où des appels ont été lancés sur Facebook pour faire de ce jeudi une "journée de la colère" contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi, âgé de 68 ans et au pouvoir depuis 1969, six personnes ont été tuées à Benghazi, la deuxième ville du pays, selon des sites d'opposition basés à l'étranger. De son côté, la chaîne d’information en langue arabe Al-Arabiya, avance un bilan de 19 morts.

Les "affrontements violents" entre forces de l'ordre et manifestants dans ce bastion de l'opposition situé à 1 000 km à l'est de Tripoli, ont fait également 35 blessés, selon les sites Al-Youm et Al-Manara. Des manifestations violentes ont également eu lieu à Zenten (145 km au sud-ouest de Tripoli) et dans la ville d'Al-Baïda (1 200 km à l'est de Tripoli), où deux personnes ont été tuées mercredi, selon le journal libyen Quryna.

Des centaines de partisans du colonel Kadhafi ont défilé sur la Place verte au cœur de la capitale Tripoli, épargnée jusque-là par les rassemblements anti-régime.

À Bahreïn, petit archipel du Golfe gouverné par une dynastie sunnite, l'armée s'est déployée en force à Manama, au lendemain de la violente répression par la police d'une manifestation anti-régime. Trois manifestants ont perdu la vie au cours de cette opération. Le ministre bahreïni des Affaires étrangères Khaled ben Ahmed Al-Thani a justifié l'intervention policière par la nécessité d'empêcher un "conflit confessionnel et une crise économique".

Au Yémen, pays pauvre et instable du sud de la péninsule arabique, les manifestations se sont multipliées et étendues depuis dimanche.

Dans la capitale Sanaa, quelque 2 000 étudiants ont été attaqués dès leur sortie du campus de l'Université par des partisans du parti présidentiel armés de gourdins et de pierres. Vingt-cinq personnes ont été blessées.

À Aden, la capitale du Sud-Yémen, un manifestant a été tué et dix blessés par des tirs de la police qui ont dispersé des milliers de protestataires réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh. Les protestations ont continué malgré un déploiement en force de l'armée.

Pour plus d’informations sur le déroulement de cette journée de manifestions du jeudi 17 février dans le monde arabe, retrouvez ci-dessous le liveblogging de FRANCE 24.