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L'ex-président de l'Académie Goncourt, dont il fut membre 30 années durant, est décédé mardi à l'âge de 83 ans. Auteur d'une vingtaine de livres, il avait été couronné en 1965 par le Grand prix du roman de l'Académie française.

AFP - L'écrivain et critique littéraire François Nourissier, décédé mardi à Paris à l'âge de 83 ans, était un pilier du monde des lettres, auteur d'une oeuvre d'inspiration autobiographique.

Surnommé "l'Eminence grise", l'ancien conseiller littéraire de Grasset (1958-1996) était critique au Figaro Magazine, juré à partir de 1977 de l'Académie Goncourt dont il a été secrétaire général (1983-1996), puis président (1996-2002). En janvier 2008, il avait démissionné de l'Académie pour raisons de santé.

Il souffrait depuis plusieurs année de la maladie de Parkinson qu'il appelait "Miss P" dans ses livres.

François Nourissier, qui s'estimait écrivain mais pas "viscéralement romancier", a bâti une oeuvre alternant chronique et roman, pour ausculter avec lucidité, son malaise et ses contradictions, dans une langue classique.

Né le 18 mai 1927 à Paris, orphelin de père à huit ans, François Nourrissier, diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, travaille après la guerre pour un organisme de réfugiés. Il débute en littérature à 24 ans en publiant "L'Eau grise" (1951), dans la ligne de Chardonne.

L'année suivante, il entre aux éditions Denoël dont il est secrétaire général (1952-1956), avant d'être rédacteur en chef de la revue La Parisienne (1956-1958), puis conseiller littéraire chez Grasset.

En 1964, paraît "Un Petit bourgeois", sévère autoportrait d'un homme qui écrit "je ne m'aime pas, je n'aime pas ma vie". Considéré comme son chef-d'oeuvre, ce livre est le deuxième volet d'une trilogie autobiographique qui comprend "Bleu comme la nuit" (1958) et "Une Histoire française" (1966, grand prix du roman de l'Académie française).

"La Crève" (1970, prix Femina), est suivi de "Allemande" (1973), "Le Musée de l'homme" (1978), "L'Empire des nuages" (1981), "La Fête des pères" (1986). Après "Bratislava" (1990), réflexion sur la vieillesse qui s'annonce, les années 9O sont fécondes. L'écrivain publie une demi-douzaine de livres, dont des romans à connotation sociologique, sur la politique française ou la vie littéraire.

Avec "Mauvais genre" (1994), livre d'entretiens, et "A défaut de génie" (2000), livre-testament, il complète son "autoportrait acide". En 2005, François Nourissier, Commandeur de la légion d'honneur, lauréat aussi du prix Cino del Duca 2002, signe "La maison mélancolie".