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En recevant un Grammy Awards pour son remix de "Revolver" de Madonna, le DJ français David Guetta a salué la complicité du jeune DJ néerlandais Afrojack avant de poser avec son épouse Cathy Guetta : une success-story assumée à plusieurs.

I can't believe I won a Grammy. 2 years in a row I'm even more happy and pround for. @djafrojack less than a minute ago via Twitter for Android David Guetta
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"Champagne tonight !" David Guetta exulte sur son compte Twitter, quelques instants après avoir reçu un Grammy Awards pour son remix du titre "Revolver" de Madonna. C’est le deuxième Grammy pour le “DJ house française” le plus exporté à l’international. En 2010, il avait déjà reçu un Grammy pour le remix de "When love takes over" qu’il avait créé pour la vedette du R'n'B américain Kelly Rowland. Guetta poursuit, toujours sur Twitter : “Je ne peux pas croire que j’ai remporté ce Grammy. Cela fait deux années consécutives. Je suis encore plus heureux, et fier pour @djafrojack" [Le tweet original est en anglais, et cela donne : "I can't believe I won a Grammy. 2 years in a row I'm even more happy and pround (sic) for @djafrojack "].

Afrojack est un jeune DJ néerlandais de 23 ans, qui a dû batailler pour que son nom soit inscrit sur le site des Grammy Awards, aux côtés de celui de son mentor David Guetta, 43 ans. "Après des allers-retours musclés entre mon manager et l’organisation des Grammy Awards, nous avons reçu un message le 7 février disant que Afrojack serait bel et bien crédité pour son travail sur le remix", raconte-t-il sur son site web. Plus loin, le jeune DJ rend hommage à David Guetta, qui lui a proposé cette collaboration, et a contribué à la reconnaissance de son rôle par les Grammy Awards.

Cette anecdote illustre la controverse sempiternelle nimbant la figure de David Guetta dont l’habitude de faire travailler de jeunes DJ pour son compte est critiquée, en particulier dans son pays.

Vidéo youtube ajoutée par tignol71

"David Guetta n’est pas un musicien"

En mars dernier, l’un des (ex) plus fidèles collaborateurs de David Guetta, Joachim Garraud, lâchait le morceau dans le Journal du Dimanche. A la question "David Guetta affirme composer ses tubes… Vous en pensez quoi ?", Garraud répond : "C’est très compliqué. David Guetta n’est pas un musicien, au sens classique du terme. Bien sûr, des gens peuvent faire de la musique sans être musiciens, avec des ordinateurs. Après, il est très difficile de dire qu’elle est la part de composition dans une association où est incluse différents paramètres et intervenants." Joachim Garraud reconnaissait avoir mis fin à neuf années de travail commun et connaître quatre autres "DJ-producteurs" qui ont pris la relève.

Des paragraphes entiers sur Wikipedia s'interrogent sur la capacité de David Guetta à "composer" sa musique électronique. Dans un entretien qu’il a accordé au quotidien Le Monde, il préfère évincer la question : "Franchement, toutes ces questions sur ma musique, sur ces ragots qui disent que je n'en suis pas l'auteur, je suis sûr que ça n'intéresse personne."

Raphaël Ricard, auteur d'une "Histoire des DJ" aux éditions Camion blanc, commente : "Il a toujours travaillé en collaboration avec d’autres gens, David Guetta n'a jamais démenti. Mais étant donné que sa musique n'est pas d’une grande originalité, pourquoi ont-ils donc besoin d'être plusieurs pour la créer ?", raille-t-il.

Sur son site personnel, David Guetta se définit comme "artiste et producteur", dont la "signature musicale" est "faite d’originalité, d’électro, de house et de dirty pop". C’est-à-dire qu’il est assez caméléon pour être en mesure de mixer avec les Black Eyed Peas (I Gotta Feeling, tube mondial) et avec des figures du hip-hop actuel, Kanye West et Will.I.Am. Il aime à se présenter sous une étiquette musicale : l’électro-hop.

Jet privé et 200 dates par an

"Ibiza, Paris, the world…" : telle est la devise de David Guetta sur Twitter. Son succès aux Etats-Unis, le DJ dit l’avoir obtenu à force de persuasion. Dans le magazine Billboard, qui lui a consacré sa Une en mars dernier, il raconte : "je me trouvais à Los Angeles, mon label de disque était là, et ils m’ont dit : ‘David, c’est l’Amérique ici. Ne t’attends pas à avoir le même écho ici, la ‘culture DJ’ n’est pas énorme.’ […] Alors j’ai dit : ‘je vous invite à une soirée ?’ Et j’ai mixé à une soirée devant 110 000 personnes…"

Ainsi serait née la popularité de David Guetta sur les dance-floors et dans les hit-parades américains. Sa collaboration avec Akon, Black Eyed Peas et Madonna a renforcé son aura. Son album, One Love (EMI), s'est vendu à 2 millions d'exemplaires hors de France. Ses revenus annuels estimés à 3,2 millions d’euros, selon le magazine Challenges et le cabinet Weawe, le placent deuxième au palmarès des musiciens français les plus nantis. Ses 200 dates par an, son jet privé, sa boîte de production Guetta Events (dirigée par sa femme, Cathy Guetta), concourent à le rendre omniprésent.

Quant à son image de DJ sautillant au milieu de dizaines de milliers de clubeurs délurés, son passé de businessman avisé à la tête de clubs en Europe, lui ont valu deux autres sortes de notoriété. Il est le héros involontaire de la BD "King of Klub", créée par Luz dans le magazine musical Tsugi. Par ailleurs, le clip "Sexy Bitch" avec le rappeur Akon, mettant en scène des femmes en bikini devant un Bouddha, lui a valu l’ire des religieux au Sri Lanka (cf notre billet Observateurs). Même avec deux Grammys, David Guetta ne peut pas plaire à tout le monde.