Une nouvelle rencontre entre Moscou et Tokyo pour tenter de faire progresser le litige qui les oppose sur la question des îles Kouriles n'a débouché sur aucun résultat, ce vendredi. Les deux capitales en revendiquent la souveraineté depuis 1945.
AFP - Moscou et Tokyo sont restés sur leurs positions sur la question des îles Kouriles du Sud, annexées par l'URSS en 1945 et réclamées par Tokyo, lors d'une rencontre crispée vendredi entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays dans la capitale russe.
"Les Territoires du Nord (nom japonais des Kouriles du Sud, ndlr) représentent un territoire historique du Japon. C'est valable tant du point de vue de l'histoire que de celui du droit international", a maintenu le ministre japonais, Seiji Maehara, lors d'une conférence de presse commune.
Il a fait le constat que les positions des deux pays sur cette question restaient "parallèles".
Son homologue russe, Sergueï Lavrov, a de son côté souligné qu'il ne pouvait y avoir aucun progrès dans les discussions si Tokyo gardait une position radicale.
"Il est bien entendu que toute discussion sur la question d'un traité de paix avec la Russie est sans avenir quand les approches radicales prennent le dessus au Japon, comme cela arrive régulièrement", a déclaré M. Lavrov.
"La Russie reste favorable aux négociations pour un traité de paix, mais sans conditions préalables et sans bâtir de théories historiques unilatérales", a-t-il ajouté.
Il s'est déclaré favorable à la mise sur pied d'une commission historique bilatérale pour examiner la question des Kouriles.
La visite du chef de la diplomatie japonaise intervient après une escalade verbale entre les deux pays, que la question des Kouriles du Sud a empêchés depuis 65 ans de signer un traité de paix.
Le Premier ministre japonais Naoto Kan avait fait monter lundi la tension d'un cran en qualifiant d'"outrage impardonnable" la visite effectuée en novembre par Dmitri Medvedev sur ces îles, la première d'un chef de l'Etat russe.
Le président russe Dmitri Medvedev a en retour annoncé mercredi que Moscou allait renforcer sa présence militaire sur les îles pour défendre sa souveraineté "inaliénable" sur ces territoires "stratégiques".