Figure de l'opposition iranienne, Mehdi Karoubi n'a plus autorisation de recevoir des visites à son domicile. L'ex-président du parlement a appelé à la tenue, le 14 février, d'une manifestation de soutien au peuple égyptien.
AFP - L'ancien président du parlement Mehdi Karoubi, devenu l'une des principales figures de l'opposition réformatrice iranienne, n'a plus le droit de recevoir de visites à son domicile jusqu'au 14 février, a indiqué jeudi son site internet Sahamnews.
"Des agents de la sécurité (entourant le domicile de M. Karoubi) ont empêché ce matin un des fils de M. Karoubi de se rendre chez son père", a indiqué Sahamnews.
"Ils ont déclaré qu'aucun membre de sa famille à l'exception de son épouse n'avait le droit d'aller chez lui jusqu'au 14 février", a ajouté le site. Il a estimé que cette mesure d'isolement était liée à la demande d'autorisation de manifester le 14 février déposée M. Karoubi et l'autre grande figure de l'opposition réformatrice, l'ancien Premier ministre Mir Hossein Moussavi.
MM. Karoubi et Moussavi sont de facto soumis depuis plusieurs mois à un régime proche de la résidence surveillée, leurs sorties ou visites étant étroitement contrôlées et parfois restreintes par les autorités.
Les deux hommes ont demandé au ministre de l'Intérieur l'autorisation d'appeler le 14 février à une manifestation de soutien au peuple égyptien, mais les autorités ont clairement fait savoir que cette autorisation serait refusée, comme à chaque fois depuis 18 mois.
De grandes manifestations officielles de soutien au régime sont prévues vendredi à l'occasion des célébrations de l'anniversaire de la révolution islamique de 1979.
L'Iran a été secoué par une vague de manifestations antigouvernementales après la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009.
L'opposition réformatrice a toutefois renoncé depuis un an à manifester sans autorisation afin d'éviter d'exposer davantage ses sympathisants et dirigeants à une répression qui a fait des dizaines de morts et des milliers d'arrestations, dont beaucoup ont débouché sur des condamnations sévères.
Le pouvoir s'est jusqu'à présent abstenu d'arrêter et emprisonner MM. Moussavi et Karoubi pour ne pas en faire des "saints", a expliqué cette semaine le chef du pouvoir judiciaire, l'ayatollah Sadegh Larijani.
Mais une nouvelle personnalité de l'opposition nationaliste proche de M. Karoubi, Taghi Rahmani, a été arrêtée mercredi soir, a indiqué jeudi Sahamnews sans donner de détail.