Maarouf Bakhit (en photo), le Premier ministre jordanien nommé par le roi Abdallah II le 2 février après le limogeage de son prédécesseur, a formé mercredi un nouveau gouvernement comprenant un islamiste indépendant et un proche des Frères musulmans.
AFP - Le Premier ministre jordanien Maarouf Bakhit a formé mercredi un gouvernement, marqué par l'arrivée de personnalités proches de la gauche et d'un islamiste indépendant, dont la principale mission sera d'entamer des réformes face à un mouvement de grogne populaire.
Le roi Abdallah II avait limogé le 2 février Samir Rifaï pour calmer la rue qui réclamait son départ, et désigné Maarouf Bakhit en le chargeant d'un vaste programme de réformes politiques et économiques.
Le gouvernement comprend un ministre islamiste indépendant et ancien adjoint du chef des Frères musulmans, Abdel Rahim Akour, nommé au ministère des Affaires religieuses.
Cinq ministres du courant nationaliste proche de la gauche entrent également au gouvernement: Hussein Mjalli (Justice), Mazen Saket (Développement politique), Tarek Massarweh (Culture), Samir Habachneh (Agriculture), Taher Adwan, un journaliste libéral rédacteur en chef du quotidien indépendant al-Arab al-Yom (Information) et un centriste, Hazem Kashouh (Affaires municipales).
Cinq ministres du gouvernement sortant ont été maintenus (Affaires étrangères, Intérieur, Plan, Eau et Finances).
Deux femmes, contre trois dans le précédent gouvernement, font leur entrée: Haifa Abou Ghazaleh au ministère du Tourisme et des Antiquités et Salwa al-Damen au ministère du Développement social.
Le chef du programme nucléaire jordanien Khaled Toukan hérite du portefeuille de l'Energie.
Le Premier ministre et les 26 ministres ont prêté serment devant le roi Abdallah II.
La grande majorité des membres du gouvernement de M. Bakhit, 64 ans, ont une soixantaine d'années. Les Jordaniens avaient critiqué les résultats de jeunes technocrates occidentalisés dans le gouvernement sortant de Samir Rifaï, 43 ans.
La Jordanie est en proie à un mouvement de contestation qui s'est traduit par plusieurs manifestations, faisant écho à celles qui ont provoqué la chute du président Zine El Abidine Ben Ali mi-janvier en Tunisie et menacent actuellement le régime du président Hosni Moubarak en Egypte.