Ali Abdallah Saleh promet de ne pas prolonger sa présidence, ni de transmettre le pouvoir à son fils comme le craignent les nombreux manifestants qui suivent les exemples tunisien et égyptien, afin d'obtenir un changement de gouvernement.
Reuters - Le chef de l'Etat yéménite Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis plus de 30 ans et confronté lui aussi à des manifestations hostiles, a annoncé mercredi qu'il ne chercherait pas à briguer un nouveau mandat, l'actuel expirant en 2013.
De même, il s'est engagé à ne pas transmettre les rênes du pouvoir à son fils, et a demandé en échange à l'opposition de suspendre ses manifestations.
En vertu de la Constitution, Saleh doit quitter le pouvoir au terme de son mandat, en 2013, mais son parti a indigné l'opposition en laissant entendre l'an dernier qu'elle pourrait être modifiée pour lui permettre de se représenter sans limites.
"Je formule ces concessions dans l'intérêt du pays. L'intérêt du pays passe avant nos intérêts personnels", a dit Saleh devant le parlement ainsi que devant les membres de la
Choura (conseil tribal) et l'état-major de l'armée, convoqués mercredi pour écouter son discours.
"Pas de prolongation, pas de transmission", a dit Saleh, qui s'exprimait à la veille d'un grand rassemblement prévu dans la capitale Sanaa à l'occasion d'un "jour de colère" dirigé contre lui.
"Je demande à l'opposition de suspendre toutes les manifestations, tous les rassemblements et les sit-in prévus", a continué le président Saleh.
Fin janvier, le parti au pouvoir au Yémen a proposé à l'opposition de nouer un dialogue dans le but de mettre fin au mouvement de manifestations antigouvernementales.
A l'image de la révolution tunisienne et de la contestation en cours en Egypte, des milliers de Yéménites sont descendus dans les rues de Sanaa ces derniers temps pour demander le départ du président Saleh. La semaine dernière, un rassemblement
a réuni 16.000 personnes réclamant le limogeage du gouvernement.