![Google tourne la page de l'ère Eric Schmidt Google tourne la page de l'ère Eric Schmidt](/data/posts/2022/07/16/1657946639_Google-tourne-la-page-de-l-ere-Eric-Schmidt.jpg)
Larry Page, le co-fondateur du célèbre moteur de recherche, succède à Eric Schmidt qui a fait de Google l’un des plus grands groupes de l’économie numérique en moins de 10 ans. Mais le géant de l'Internet fait face à de nombreuses critiques.
C’est un début d’année difficile pour les patrons des grands groupes du secteur des nouvelles technologies. Après le retrait à durée indéterminé du PDG d’Apple, Steve Jobs, Eric Schmidt lâche les rênes de Google. Après 10 ans de bons et loyaux services, il cède sa place à Larry Page, l’un des deux fondateurs du géant de l’Internet. Ce dernier assumera officiellement ses nouvelles fonctions à partir du 4 avril.
Un changement majeur à la tête de Google qui a éclipsé les résultats du quatrième trimestre annoncés au même moment. Le chiffre d’affaires a pourtant augmenté de 23% par rapport à l’année dernière pour s’établir à 8,44 milliards de dollars.
Pour Larry Page, c’est aussi un retour aux sources. Il a déjà occupé le poste de PDG avant 2001. Mais les temps ont changé. La petite start-up d’alors s’est transformée en acteur majeur de l’économie numérique et les défis pour le Larry Page version 2011 sont bien différents.
Des résultats moins pertinents
Malgré les bons résultats financiers, Google ne bénéficie plus depuis quelques mois de la bonne réputation qui l’a accompagné pendant sa première décennie d’existence. L’échec de Google Buzz, le réseau social intégré à Gmail et la débâcle de Google Wave, le produit tellement révolutionnaire que personne ne savait vraiment à quoi il servait, sont passés par là.
Même le cœur de métier du groupe, la recherche sur Internet, est remise en cause. Depuis plusieurs semaines, des sites spécialisés, tel que le très respecté searchengineland, soutiennent que le moteur de recherche Google ne produit pas les résultats les plus pertinents. Une attaque potentiellement mortelle puisque ce sont les publicités sur google.com qui remplissent les caisses du géant de Mountain View (Californie).
Tous ces couacs peuvent-ils pour autant être imputés à Eric Schmidt ? Pas directement estime la plupart des commentateurs. Les dysfonctionnements traditionnels aux grands groupes seraient en cause. Une sorte de syndrome Microsoft : la multiplication des niveaux de décision mettrait ainsi en péril la capacité à innover. Google au fil du temps aurait perdu sa culture start-up. "Chaque échec du groupe est un coup de poignard à la culture du groupe et c’est ce qu’on peut reprocher à Eric Schmidt", estime ainsi le quotidien britannique The Guardian. Il s’agirait aussi de mettre un coup d’accélérateur. "Eric Schmidt n’était plus qu’un ambassadeur pour Google et le duo de fondateurs Larry Page/Sergeï Brin ne voyait plus l’intérêt de devoir passer par lui pour faire avancer le groupe", explique le site spécialisé dans l’économie numérique Silicon Valley Insider.
Retour aux sources
Larry Page serait donc l’homme providentiel pour revenir à l’esprit d’origine du groupe Google. La multinationale chercherait à faire un retour aux sources. Le choix de nommer un co-fondateur se comprend alors aisément.
En outre, les fonctions qu’exerçait jusqu’alors Larry Page peuvent s’avérer utiles. Il était président en charge des produits. Un poste qui lui a permis de suivre de très près l’évolution de toutes les principales applications de l’univers Google. Il était alors le grand manitou, en interne, des gmail (la messagerie), Google doc et autres systèmes d’exploitation Android pour smartphones. Nul doute, comme l’écrit searchengineland, qu’il doit faire en sorte que toutes ces divisions de Google travaillent davantage ensemble et non plus comme des entités séparées.
Enfin, le célèbre algorithme qui permet à Google de classer les résultats des recherches ne s’appelle pas par hasard "PageRank". C’est bien l’ingénieur Larry Page qui en est à l’origine. Il est donc parmi les mieux placés pour remettre de l’ordre au sein du moteur de recherche.