
Trois jours après le retour surprise de l'ancien dictateur Jean-Claude Duvalier, alias "Baby Doc", l'ex-président Jean-Bertrand Aristide s'est dit également prêt à rentrer en Haïti "à n'importe quel moment". Il avait été chassé du pouvoir en 2004.
AFP - L'ancien président haïtien Jean-Bertrand Aristide a dit mercredi être prêt à retourner dans son pays, trois jours après que Jean-Claude Duvalier, alias "Baby Doc", a mis fin à son exil, en retournant à Port-au-Prince à la surprise générale.
Aristide, un ancien prêtre exilé en Afrique du Sud depuis 2004, a longtemps affirmé avoir été chassé du pouvoir sous la pression des États-Unis et de la France.
"Depuis mon arrivée forcée sur le continent africain il y a six ans et demi, le peuple haïtien n'a cessé de demander mon retour en Haïti", écrit M. Aristide dans un communiqué envoyé à l'AFP.
"En ce qui me concerne, je suis prêt. Encore une fois, je suis prêt à partir aujourd'hui, demain, à n'importe quel moment", poursuit-il.
Cette déclaration survient au moment où le porte-parole de Jean-Claude Duvalier, Henri-Robert Sterlin, a expliqué que l'ancien dictateur aspirait à retrouver le pouvoir.
Haïti est embourbé dans une grave crise politique née du premier tour contesté de l'élection présidentielle du 28 novembre.
Aristide avait été le premier président haïtien à être élu de façon démocratique. Il avait été chassé par un soulèvement.
L'objectif de son retour, assure-t-il, "est clair: contribuer à servir mes frères et soeurs haïtiens en tant que simple citoyen dans le domaine de l'éducation".
"Ce retour est également indispensable pour des raisons médicales: il m'a été fortement déconseillé de passer le prochain hiver (austral, ndlr) en Afrique du Sud, car en six ans j'ai été opéré des yeux six fois", indique encore Jean-Bertrand Aristide, 57 ans.
Mardi, un avocat basé aux Etats-Unis en contact avec lui avait indiqué que l'ex-président avait demandé à renouveler son passeport haïtien, mais que cette demande lui avait été refusée par les autorités haïtiennes.
"Aristide a le droit de retourner en Haïti, mais on lui interdit", avait dit Brian Concannon.