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De nouvelles révélations de dopage accablent Lance Armstrong

Lance Armstrong vit une fin de carrière mouvementée. Alors qu’il dispute sa dernière grande épreuve, le Tour d'Australie, de nouvelles révélations compromettantes sur fond de dopage organisé accablent le septuple vainqueur du Tour de France.

Alors qu’il court à 39 ans le dernier grand tour à l’étranger de sa carrière, de nouvelles accusations de dopage rattrapent Lance Armstrong. Cette fois, c’est l’hebdomadaire américain "Sports Illustrated", magazine appartenant à CNN, qui révèle depuis lundi de nouveaux éléments à charge contre le coureur.

Sur le site SI.com, Stephen Swart, ancien coéquipier néo-zélandais d’Armstrong chez Motorola en 1995, l’accuse d’avoir été "l'instigateur" d'un dopage organisé au sein de l'équipe. Son ex-coéquipier Floyd Landis témoigne également que des seringues et des produits dopants auraient été découverts dans les bagages d'Armstrong lors d’un contrôle douanier à l'aéroport de Saint-Moritz, en Suisse, en 2003. Le cycliste texan n’aurait pas été inquiété, prétextant qu'il s'agissait de "vitamines".

Fuites de témoignages

Par ailleurs, Selena Roberts and David Epstein, les deux journalistes du magazine "SI", apportent de nouvelles précisions sur la nature des produits dopants qu’aurait utilisés Armstrong. Il s’agirait du HemAssist, un produit développé par la société Baxter Healthcare Corp. Cette substance était utilisée dans des cas d’hémorragies importantes pour sa capacité à régénérer les globules rouges sans les effets secondaire de l’EPO (hypertension artérielle et risque de cancer).

Pierre Ballester, qui avait déjà publié certaines de ces informations dans "L.A. Confidentiel : Les secrets de Lance Armstrong" (2004), est frappé par l’abondance de détails. "Les journalistes de 'SI' apportent des précisions sur le dossier d’Armstrong qui n’avaient jamais été révélées auparavant," explique-t-il. Pour l’ancien journaliste de "L’Équipe", Roberts et Epstein auraient bénéficié de fuites dans le cadre de l’enquête fédérale américaine lancée contre Armstrong en juillet 2010 à la suite des accusations de dopage formulées par Floyd Landis.

Armstrong risque gros

Interrogé par l'AFP en marge du Tour d’Australie sur ces nouvelles accusations, Lance Armstrong a répondu : "Je n'ai rien à déclarer. Je suis au courant, il n'y a rien de plus. Je n'ai absolument aucune inquiétude à avoir". Son agent Mark Fabiani a quant à lui dénoncé "les mêmes vieilles histoires, recyclant les mêmes mensonges par les mêmes menteurs".

Si le dopage est avéré, le cycliste pourrait être inculpé pour fraude à une entreprise publique, l’US Postal, son équipe de 1998 à 2004. Les assurances qui lui ont versé d'importantes sommes après ses sept victoires sur le Tour de France pourraient également se retourner contre lui pour tricherie. S’il est prouvé qu’il a menti à une cour fédérale, le Texan risque aussi de se retrouver condamner pour parjure. En 2008, la sprinteuse américaine Marion Jones avait écopé de six mois de prison ferme pour ce même chef d’accusation. La retraite s’annonce compliquée pour Lance.