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Le camp Gbagbo "récuse" le médiateur Raila Odinga

Médiateur de l'Union africaine dans la crise ivoirienne, le Premier ministre kényan a quitté Abidjan sans parvenir à instaurer le dialogue entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Le camp du premier n'est "plus prêt à le recevoir en Côte d'Ivoire".

AFP - Le ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Laurent Gbagbo a déclaré mercredi à Abidjan que le médiateur de l'Union africaine dans la crise ivoirienne, le kényan Raila Odinga, avait "failli à sa mission" et qu'il était "récusé" en Côte d'Ivoire comme médiateur.

"M. Odinga a failli à sa mission et nous ne sommes plus prêts à le recevoir ici en Côte d'Ivoire. Nous récusons M. Odinga", a déclaré le ministre Alcide Djédjé lors d'une conférence de presse, quelques heures après le départ d'Abidjan de Raila Odinga, dont la médiation a été un échec.

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"Laurent Gbagbo n'a pas tenu ses promesses" (Odinga)

M. Odinga "prend partie pour M. Ouattara. Nous pensons qu'il est devenu un acteur dans la crise ivoirienne et il ne peut plus être envoyé spécial de l'Union africaine", a ajouté M. Djédjé.

L'émissaire de l'UA avait déploré mercredi avant son départ d'Abidjan où il était arrivé lundi, que M. Gbagbo n'avait pas honoré sa promesse de mettre fin au blocus de l'hôtel d'Abidjan où son rival Alassane Ouattara est retranché.

Mais le ministre de M. Gbagbo a affirmé que "la levée du blocus est un stratagème mis en place pour une attaque de la ville d'Abidjan".

"Le préalable du blocus est un prétexte fallacieux pour ne pas discuter. le président (sortant Gbagbo) a bien fait de le maintenir", a-t-il ajouté.

"Nous sommes toujours ouverts à toutes sortes de propositions et de discussions avec l'UA, pourvu que nous puissions traiter les problèmes de fond qui se posent à la Côte d'Ivoire", a précisé le ministre.

Depuis la présidentielle du 28 novembre, la Côte d'Ivoire est plongée dans une grave crise. Alassane Ouattara a été proclamé vainqueur par la commission électorale et il est reconnu par la communauté internationale comme président légitime.

Laurent Gbagbo, chef d'Etat sortant, a lui été déclaré président par le Conseil constitutionnel, qui lui est acquis. Il se considère aussi président légitime et refuse de quitter le pouvoir.