
Au Vietnam, 30 ans après la guerre, l’agent orange fait toujours des victimes. Utilisé massivement par l’armée américaine pour empêcher les soldats vietcongs de se cacher, cet herbicide s’est infiltré dans les terres. Encéphalite, malformations congénitales, leucémie… Des milliers d’enfants naissent aujourd’hui avec de lourds handicaps.
De 1961 à 1971 l’armée américaine a procédé à des épandages massifs de dioxine sur le Vietnam. Au total, entre 2,1 et 4,8 millions de personnes vivant dans 20 000 villages ont été directement affectées.
40 ans après l’épandage, l’agent orange continue de provoquer des décès, des cancers, des leucémies, ou des malformations à la naissance. La croix rouge vietnamienne estime le nombre de victimes à un million.
Le président Barack Obama a décidé fin 2009 de doubler le montant de l’aide américaine destinée à réparer les dégâts de l’Agent Orange au Vietnam. C'est désormais six millions de dollars qui seront alloues à la décontamination des lieux les plus touchés. Une partie devrait aller dans les centres où vivent des victimes de l'Agent Orange. Pour les Vietnamiens, le geste d'Obama a été salué mais reste insuffisant au vu des dégâts provoques au Vietnam.
Faute de pouvoir s’en prendre au gouvernement américain, les victimes vietnamiennes de l’agent orange ont poursuivi, devant la justice américaine, les grands fournisseurs américains d’herbicides, dont Dow Chemical, Thompson, Diamond, Monsanto, Hercules et Uniroyal. Un premier verdict est tombé le 13 mars 2007 : rejet de la plainte.
Mais les associations continuent à se battre pour que les responsables de cette catastrophe sanitaire soient jugés, et les victimes indemnisées. Les 15 et 16 mai 2009, un Tribunal International d’Opinion s’est réuni à Paris, pour entendre les témoignages des victimes de l’agent orange, et déterminer les responsabilités. Plus de quarante ans après l’épandage, l’agent orange est toujours d’actualité pour les Vietnamiens.
Reportage dans les zones contaminées du Vietnam.