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Ghannouchi : "Un nouvel esprit prévaut désormais en Tunisie"

Dans une interview exclusive accordée à FRANCE 24, le Premier ministre du gouvernement tunisien d'union nationale assure que les ministres maintenus dans leurs fonctions ont toujours tout fait "pour préserver l'intérêt national".

Alors qu’il venait d’annoncer la composition de son nouveau gouvernement de transition, lundi, le Premier ministre tunisien, Mohammed Ghannouchi, a accordé à FRANCE 24 une interview exclusive au cours de laquelle il donne les détails d’une conversation téléphonique qu’il a eue avec le président déchu Zine el-Abidine Ben Ali, le lendemain de sa fuite. Le chef du gouvernement d'union nationale revient également sur les premières années du régime du raïs...

Sa conversation au téléphone avec Ben Ali :

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Ghannouchi : "Un nouvel esprit prévaut désormais en Tunisie"

"Le lendemain du départ de M. Ben Ali, j’étais dans ce bureau et le téléphone a sonné. J’ai compris que c’était l’ancien président Ben Ali qui appelait. Mon éducation ne m’a pas permis de lui raccrocher au nez. Je lui ai expliqué avec courage tout ce qui se passe dans le pays, la situation dangereuse. Je lui ai expliqué qu’il y avait une opération de pillage de l’argent public. Et qu'il y a un sentiment parmi les Tunisiens qu'il n'a plus sa place dans le pays."

Les premières années du régime :

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Ghannouchi : "Un nouvel esprit prévaut désormais en Tunisie"

"Pas mal de choses ont été faites dans les premières années. Au début, on a réalisé beaucoup de choses grâce aux compétences des ministres et des cadres, et l’implication de tout le monde. C’est d’ailleurs ce que disaient toutes les organisations internationales. On a réalisé beaucoup de choses sur le plan économique, mais dans un climat suffocant, dans un climat de peur, où on ne pouvait pas prendre d’initiative. Toutes les décisions étaient déjà prises en amont."

À propos des ministres maintenus dans le nouveau gouvernement :

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Ghannouchi : "Un nouvel esprit prévaut désormais en Tunisie"

"Ce qu’il faut éviter, c’est la chasse aux sorcières. Ce qu’il faut assurer, c’est la réconciliation nationale. Les ministres qui font partie de la nouvelle équipe sont totalement convaincus du nouveau processus, totalement engagés pour créer cette transition. Un nouvel esprit prévaut désormais. Beaucoup de ministres qui font partie de l’actuelle équipe, et qui étaient membres du gouvernement avec l’ancien président, ont tout fait pour résister et pour préserver l’intérêt national."