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L'opposant islamiste a été arrêté à son domicile de Khartoum par les forces de sécurité soudanaises, ce lundi. Dimanche, sa formation politique avait lancé un appel à la "révolution populaire" contre la vie chère.

REUTERS - Les forces de sécuritésoudanaises ont arrêté lundi à son domicile l'opposant islamiste Hassan el Tourabi au lendemain de l'appel lancé par sa formation à une "révolution populaire" en cas de refus du gouvernement de revenir sur ses hausses de prix, ont rapporté des témoins. 

"Ils sont venus à bord de très nombreux véhicules de la sécurité et sont repartis avec lui", a raconté à Reuters son secrétaire particulier, Aouad Babiker. Il a fait état d'une altercation entre les policiers et un membre de son entourage, qui a également été emmené.

Hassan el Tourabi alterne les périodes de liberté et de détention depuis sa rupture en 1999-2000 avec le président soudanais Omar Hassan el Béchir dont il a été un temps le mentor.

Le régime de Khartoum craint depuis de nombreuses années l'influence de Tourabi parce qu'il croit que nombre de ses fidèles détiennent toujours des postes-clés au sein de l'armée et des services de sécurité.

Dimanche, l'opposition avait menacé de descendre dans la rue si le gouvernement ne limogeait pas le ministre des Finances et ne dissolvait pas le Parlement à la suite de la décision d'augmenter les prix de toute une série de produits.

Ces hausses de prix ont déclenché des manifestations d'étudiants dans le nord rural du Soudan.

L'arrestation de Tourabi, au lendemain du renversement par la rue tunisienne du président Zine el Abidine ben Ali, intervient aussi à un moment délicat pour le gouvernement d'Omar Hassan el Béchir. Ce dernier risque en effet de perdre la manne
pétrolière après la très probable victoire du "oui" au référendum d'autodétermination qui vient de s'achever du Sud-Soudan.

En janvier, les pouvoirs publics ont réduit les subventions de l'Etat sur les produits pétroliers ainsi que sur le sucre, déclenchant des manifestations de protestation la semaine dernière qui ont été réprimées par la police à coups de matraques et de grenades lacrymogènes.