logo

La Chine nie toute responsabilité dans l'affaire d'espionnage qui ébranle Renault

Réagissant aux soupçons qui pèsent sur Pékin dans l'affaire d'espionnage chez le constructeur automobile français Renault, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères dénonce des accusations "irresponsables" et "inacceptables".

Reuters - La Chine a démenti mardi toute implication dans l'affaire d'espionnage industriel présumé chez Renault alors que la presse française du jour évoque à nouveau une piste chinoise.

Selon le Figaro économie, une société chinoise spécialisée dans la distribution électrique aurait versé de l'argent sur des comptes à l'étranger qui appartiendraient à certains cadres mis à pied par Renault.

Le Financial Times rapporte lui aussi l'existence de comptes bancaires en Suisse, sans pouvoir dire qui était bénéficiaire des paiements.

Une source proche du gouvernement a indiqué la semaine dernière que la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) enquêtait sur une piste chinoise.

"Nous avons noté les informations à ce propos (...). Ces accusations sont sans fondement et irresponsables. La partie chinoise ne peut les accepter", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hong Lei, lors d'un point de presse ordinaire.

Le porte-parole du gouvernement français, François Baroin, a précisé que la France n'accusait aucun pays dans l'affaire d'espionnage présumé.

"Il n'y a pas d'accusation officielle de la France et du gouvernement français à l'égard d'aucun pays aujourd'hui. Nous sommes dans le cadre d'une enquête", a-t-il déclaré sur Europe 1. "Renault, comme d'autres, est victime d'une guerre d'intelligence économique", a-t-il ajouté.

it
La Chine nie toute responsabilité dans l'affaire d'espionnage qui ébranle Renault

Renault s'est refusé à tout commentaire.

Une plainte de Renault "inévitable"

Le groupe a mis à pied la semaine dernière trois cadres, dont un membre du comité de direction, soupçonnés d'avoir livré des secrets industriels.

Renault n'a apparemment pas encore signifié ses griefs aux trois dirigeants, mais pourrait le faire dès mardi après-midi à l'occasion d'entretiens avec la direction.
Le directeur général délégué Patrick Pélata a estimé samedi dans le Monde qu'un dépôt de plainte était inévitable, mais sans préciser s'il s'agirait d'une plainte contre les cadres, contre X ou contre une société tierce.

Le groupe se dit victime d'une filière internationale organisée qui aurait pu avoir accès à des informations sur l'architecture des futurs véhicules électriques ainsi que sur les coûts et le modèle économique du programme. Il a revanche assuré qu'"aucune pépite technologique" sur la batterie, le chargeur ou le moteur n'avait pu filtrer.

Renault a investi avec son partenaire Nissan quatre milliards d'euros dans les véhicules électriques, une technologie jugée incontournable par l'ensemble des constructeurs et soutenue par les pouvoirs publics à travers le monde car elle permet de ramener à zéro les émissions de CO2 des véhicules.

L'alliance Renault-Nissan commercialisera dès cette année quatre modèles (Kangoo ZE, Fluence ZE et Twizzy pour Renault et Leaf pour Nissan), tandis que la berline phare du programme, Zoé, sortira des chaînes de l'usine de Flins, près de Paris, en 2012.