Le ministère algérien des Affaires étrangères se dit "ni informé ni consulté" au sujet d'une nouvelle mesure engageant les milieux d'affaires demandeurs de visas en France à ne pas réclamer de titre de séjour. La décision date du 29 décembre.
AFP - Les nouvelles mesures françaises d'attribution de visas aux hommes d'affaires algériens ont suscité la surprise à Alger qui n'a été "ni informé ni consulté", selon une source du ministère des Affaires étrangères, citée dimanche par l'APS.
Un diplomate a déclaré à l'agence algérienne que son pays n'avait aucune information au sujet de la nouvelle mesure qui, pour obtenir un visa de court séjour, oblige les milieux d'affaires algériens à s'engager à ne pas demander de titre de séjour ni à bénéficier de prestations sociales ou médicales en France.
"Cette mesure, si elle venait à être confirmée, laisserait planer le doute sur la bonne foi des milieux d'affaires nationaux", a ajouté cette source algérienne selon laquelle cette mesure "préjuge du résultat des discussions consulaires devant commencer dans un proche avenir".
Le ministère de l'Immigration français a annoncé le 29 décembre cette nouvelle disposition. "Elle contribue à réduire la liste des pièces demandées et est donc favorable aux commerçants, dont les représentants ont indiqué qu'ils étaient satisfaits de la simplification", selon la même source.
Les commerçants sont désormais dispensés de fournir une attestation d'hébergement et une attestation de devises, a-t-on ajouté.
Pour les onze premiers mois de l'année 2010, la France a délivré un total de 125.027 visas aux Algériens.
Le ministre français nde l'Intérieur Brice Hortefeux doit réunir en février les consuls afin de leur demander plus de vigilance dans la délivrance des visas de cour séjour qui, selon lui, ne doivent pas être des +passeports pour la clandestinité+".
"La question des visas de court séjour est cruciale pour les millions d'Algériens et de Maghrébins de bonne foi", a répondu le secrétaire d'Etat algérien chargé de la Communauté algérienne à l'étranger, Halim Bénatallah.
Paris et Alger tentent depuis plus d'un an de signer un quatrième avenant à l'accord bilatéral de 1968 sur la circulation entre les deux pays.
La négociation semble ardue. La France veut aligner son ex-colonie sur le droit commun, l'Algérie souhaite garder un statut privilégié, les Algériens constituant la première communauté étrangère en France.