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L'ex-président social-démocrate du Venezuela est décédé samedi à Miami à l'âge de 88 ans. Vainqueur de la présidentielle de 1974, il avait été réélu en 1989 à la tête de l'État avant d'être écarté du pouvoir pour "malversation de fonds secrets".

AFP - L'ancien président social-démocrate du Venezuela Carlos Andres Perez, décédé samedi à Miami à l'âge de 88 ans, avait exercé deux mandats (1974-1979 et 1989-1993) avant de perdre ses fonctions pour "malversation de fonds secrets".

"Quand bien même auraient-ils servi à prêter des gardes du corps à l'alors nouvelle présidente du Nicaragua Violetta Chamorro, n'était-ce pas là renforcer l'image internationale du Venezuela", disait-il parfois.

Né le 27 octobre 1922 à Rubio, petite ville andine proche de la Colombie (ouest), il est encore adolescent lorsqu'il entre en politique au sein du Parti Démocratique International, précurseur de l'Action Démocratique (AD, social-démocrate), les deux formations fondées par l'ancien président Romulo Betancourt.

Secrétaire de Betancourt en 1946, Carlos Andres Perez doit s'exiler à Cuba et au Costa Rica pour échapper à la dictature du général Marcos Perez Jimenez (1948-1958).

Ministre de Betancourt de 1959 à 1964, pendant les tumultueuses années du retour du Venezuela à la démocratie puis secrétaire général d'AD en 1969, il gagne haut la main l'élection de décembre 1973 et prend ses fonctions en février 1974.

Dès son premier mandat, marqué par le "boom" pétrolier vénézuélien, il cherche à se poser en leader du tiers-monde et nationalise les ressources pétrolières et minières en 1975.

Carlos Andres Perez, "CAP" pour les Venezueliens, devient ensuite vice-président de l'Internationale Socialiste. Très lié au socialiste l'espagnol Felipe Gonzalez, il soutient le mouvement sandiniste nicaraguayen dans sa lutte contre la dictature de Somoza et cherche à faire revenir Cuba dans le système interaméricain.

Il redevient alors le porte-drapeau de sa formation et remporte l'élection de 1988 avec près de 53 % des suffrages.

En février 1989, 25 jours après sa prise de fonctions, Caracas connait des émeutes et pillages d'une rare violence (officiellement 276 morts et 150 millions de dollars de dégats), en réponse à un plan drastique de réajustement économique décidé dans le cadre du Fonds monétaire international (FMI).

En 1992, "CAP" est confronté à deux tentatives de coups d'Etat militaires, dont l'un est dirigé par l'actuel président Hugo Chavez, alors inconnu. Le 21 mai 1993, il est écarté du pouvoir pour "malversation de fonds secrets".

Incarcéré le 18 mai 1994 puis mis en "prison domiciliaire", il est condamné à deux ans et quatre mois de prison en mai 1996 et quitte son pays en 1999.

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